Vive l'école ?

Publié le 07 février 2009 par Tazounette


Bon, je te l’avais promis, le voici… Mais je te préviens tout de suite, les événements qui vont suivre peuvent remuer les âmes sensibles…

J’ai subi de violents traumatismes dans mon jeune âge que j’ai décidés d’aborder aujourd’hui…

Ma maman ne travaillait pas, elle s’occupait de ses deux filles, ma sœur et moi. Lorsque je suis rentrée à l’école et que ma mère m’a plantée là, honnêtement je n’ai pas compris ! Aucune explication. Rien. Démerde-toi…

Premier choc, donc, l’arrivée à l’école. Premier choc : celui du portail, dont j’ai déjà parlé dans ces pages…

Un autre événement a été particulièrement violent : ma rencontre avec le Père-Noël…

J’avais à peine plus de 3 ans.

L’école était divisée en deux. Les classes de maternelles en haut de la butte, au bout du chemin, et en dessous, la « grande » école primaire. Pour les grands événements : Noël, carnaval, ou lorsque le photographe se déplaçait, on réunissait les frères et sœurs. Donc, une maîtresse ou un surveillant faisait la navette entre la maternelle et l’école primaire pour réunir les fratries. Et outre les photos individuelles, les parents avaient la joie de trouver dans la pochette, une photo de la fratrie.

Bref, ce jour-là, donc, on est venu me chercher pour rejoindre ma sœur à la grande école, pour rencontrer le Père-Noël… Petite fille repliée sur moi-même, d’une timidité presque maladive, j’étais pas fière d’arriver dans le grand réfectoire, ma sœur qui n’aimait pas qu’on s’affiche ensemble en public me laissait en général dans un coin. Elle rêvait d’être fille unique. J’étais donc un boulet… Je n’étais par voie de conséquence pas du tout à l’aise !

Ne pleure pas tout de suite, hein ? Tu gardes tes larmes, un peu de courage, tu verras, tout à l’heure, ce sera pire !!!

Je vois arriver un grand mec longiligne (lol) avec un manteau rouge, moche, des lunettes et surtout il avait mal positionné sa capuche et sa perruque et avait ses cheveux roux et bouclés qui dépassaient de ses faux cheveux blancs ! ;o) Mais quel monstre était cet homme ? Franchement ?

Evidemment, il se sentait obligé de ne prendre sur ses genoux que les tous petits !

Je ne sais pas cette maladie qu’ont les Père-Noël de prendre les petits sur leurs genoux et leur faire des bisous. Ben voyons ! Les seuls bisous que je voulais c’était ceux de ma maman, qu’est-ce que j’en avais à fiche des siens ? Hein ? Franchement ???

On est donc venu me chercher pour un bisou au Père-Noël et récolter un cadeau en prime.

Moi, je me souviens, que je m’en foutais du cadeau, il était moche ce monsieur et j’avais pas du tout envie de lui faire un bisou ! Je me suis mise à hurler, quand on m’a fait monter sur l’estrade, et j’ai pleuré pendant tout ce cérémonial ridicule. Comme si on n’avait pas pu me ficher la paix, non mais des fois ! Est-ce que j’avais demandé quelque chose ?

Tous les yeux de la grande assemblée de gosses et de maîtres étaient braqués sur moi…

L’horreur…

Pire ou moins pire que l’épisode qui va suivre ?

Les toilettes de l’école maternelle étaient immenses. Dans mon souvenir de l’époque, j’entends… Je les trouverai sûrement ridiculement petits aujourd’hui…

Un immense lavabo central où dépassaient nombre de tiges serties de savons jaunes. Ces trucs si moches avec de vieilles savonnettes douteuses ! Beurk, rien qu’au souvenir, j’en ai des frissons !

De chaque côté, les toilettes des filles : des petites cases de bois, avec de mini-chiottes, sans portes… Pourquoi sans portes ? Certainement pour que les petits ne s’enferment pas par mégarde… et au fond, les pissoirs des garçons. Des chiottes mixtes, quoi !

Ce jour-là, donc, je jouais la porte d’une copine. En gros, on se mettait au milieu de l’endroit où devait se tenir la porte, on écartait bras et jambes, et hop ni vu ni connu, on voyait plus rien…

Enfin, ça, c’est ce qu’on croyait !

Et donc comme je ne voulais pas avoir l’air de mater ma copine faisant son pipi (sais-tu quel traumatisme et quels blocages ça provoque, ça, d’être regardée quand on tente de faire pipi ?)… Bref, donc je me tourne vers l’extérieur et comme je me fais rudement chier à faire le Manpower version Mimie Mathy croisée avec Kate Moss, je cherche quelque chose à regarder pour m’occuper…

Et, évidemment, pour une fille de cet âge, curieuse de tout ce qu’elle ne voit pas chez elle, qu’y-a-t-il de plus intéressant à regarder que le zizi des garçons qui sont en train de faire pipi juste en face, sous notre nez, sans portes ni copains qui jouent les portes ?

Hein ? Franchement ?

Rien. C’est sûr !

Donc, bref, je regarde le garçon et le garçon regarde ma copine qui fait pipi, rapport au fait que je ne parviens pas à bien la cacher, je fais mon possible, mais bon, hein, petit gabarit façon brindille, ça ne cache pas grand-chose !

Il y avait une « dame de cantine » qui faisait la surveillance des petits pendant leur pause-pipi. Et cette dame a remarqué notre petit manège de matage.

Au lieu de mettre cela sur une curiosité bien naturelle, la vieille bique toute prude nous a attrapés tous les deux par les oreilles : le garçon et moi-même.

En nous traitant de vicieux, tant qu’à faire !

Puis, avec force et colère, nous a déculottés devant toute l’assemblée affairée à ses besoins ou son lavage de mains et à tour de rôle nous a flanqué une dérouillée.

Cul-nu, à plat ventre sur ses gros genoux. Devant tout le monde…

Voilà, moi, ce que je garde comme souvenirs de mon entrée à l’école…

Allez ensuite expliquer à vos enfants à quel point c’est super génial hyper bandant la maternelle !?!