La douche brûlante n'a servi à rien d'autre qu'à mater un bide qui devient de plus en plus proéminent. Trop de bouffe, trop d'alcool, trop d'ennui, pas assez de chair fraîche, au point que dans quelques mois, ce qui lui sert de tuyau urinaire ne se verra plus, se palpera, tout au plus. Turgescences rangées au rang des souvenirs et plaisirs parfois heureux, souvent solitaires, bout de chair inutile, à trancher comme après une appendicite, en se demandant encore à quoi pouvait servir ce petit bout de peau au bout de l'intestin, ou au bout de rien.
La cravate. Mal nouée, autour d'un col froissé, même repassé. Attendant que le cou lui-même se froisse. Obligé qu'il sera Max, dans quelques temps de tendre le cou tel un poulet pour essayer de masquer les flétrissures, les plis, nettoyant consciencieusement la crasse qui cherchera à s'y accumuler.
Rendez-vous au 12 de la rue du marché.
Bonjour, main molle et moite. Effrayante et gluante. Il n'aime pas les mains molles. Parce que lui se raccroche à la seule chose ferme qu'il arrive à tendre : sa main.
Igor. Igor Kadavreski. Un nettoyeur à la Léon, la même mallette anachronique et décalée.
Il le guide jusqu'à son appartement. Cette fois, ce ne sera pas du chlore qui désagrègera ce qu'il reste de chair morte. Non, des produits bien plus acides, caustiques, basiques, Max n'y connait rien en chimie.
Il veut juste qu'elle disparaisse, c'est tout.
Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu