“Je m’appelle Pietro Paladini, j’ai quarante-trois ans et je suis veuf.
Au regard de la loi, cette dernière affirmation est inexacte car Lara et moi n’étions pas mariés… Mais comme nous étions ensemble depuis douze ans et que depuis onze ans, nous habitions ensemble, que nous avons une fille qui en a maintenant dix et que, si ça ne suffisait pas, nous avions décidé de nous marier (”finalement” ont dit un tas de gens), que nous avions déjà reçu des cadeaux, qu’à l’improviste, Lara est morte et que le jour qui aurait dû voir son mariage a été celui de son enterrement, la loi n’est pas le meilleur angle sous lequel considérer les choses.”
Ainsi débute le chapitre 2 d’un roman aussi troublant que dérangeant, dans lequel le temps semble suspendu, lorsque la douleur prend le pas sur la vraie vie… Le narrateur se réfugie dans une bulle - ce chaos calme - depuis laquelle il observe, spectateur immobile et dérouté, le monde qui s’agite et continue à vivre autour de lui…
Chaos calme - Sandro Veronesi - Grasset