Vous avez dit "PRÊT TRAVAUX" ?

Publié le 10 février 2009 par Wawaa
Je me disais souvent "Mais pourquoi les banquiers ont si mauvaise réputation, pourtant ils sont gentils ils gardent mes sous au chaud ! Y'a moins de risque de se les faire piquer que sous l'oreiller". Bien naïf tout cela, n'est-il pas ? Si Arthur surnomme le banquier de son émission de télévision où l'on ouvre des boîtes plus ou moins pleine de pognon, "le chacal", il me semble que ce surnom n'est pas encore assez fourbe pour définir combien le banquier est prêt à tout pour vous faire cracher votre pognon. Après tout c'est avec notre pognon qu'il vit, s'il peut vivre mieux , autant qu'il se serve.
Lorsque j'ai acheté ma maison, son bas prix me permettait d'ajouter à l'emprunt de base, un petit prêt travaux de 6000 euros. "Ainsi, me disais-je, je vais pouvoir refaire à neuf l'intérieur, du moins l'essentiel". Voilà, une belle invention que le prêt travaux pour pouvoir financer les transformations à réaliser dans une maison tout juste achetée. Tout est accepté et je peux bénéficier de ce fameux prêt travaux : pour avoir l'argent il faut que je fournisse des factures et donc que j'achète à l'avance le matériel. Voilà ce qui me turlupinait pour commencer. Avancer 6000 euros ? Comment ? Car, si je suis relativement économe, voire très économe quand je le décide, difficile de pouvoir avancer des grosses sommes quand on est simplement smicarde et surtout smicarde à temps partiel. Et si j'ai fait la démarche pour obtenir ce prêt, c'est à l'évidence que je ne dispose pas de cet argent.
Inquiète, j'expose les faits à ma conseillère bancaire, avant de signer les papiers, parce que je ne veux pas payer des agio en cas de découvert dû à l'avancement des frais des travaux. Elle prend un air serein, c'est tout l'art des conseillers bancaires je crois, et me dis "oh non, ne vous inquiétez pas, nous rectifions tout en date de valeur des factures".
Comprenez-vous comme moi, que le découvert s'annule selon la date des factures ? Soit, je prends à mon tour un air serein. Tout est clair, pas de découvert, pas d'agio, tout va bien.

Il y a quelques temps, bien après cette première discussion, genre 2 ou 3 mois plus tard, je retourne à la banque car après avoir fourni quelques factures, on ne m'a pas tout crédité sur mon compte. Elle tente de faire le nécessaire et me rappelle que sur la fin du prêt travaux je vais devoir justifier d'un coup la valeur de 5% du prêt total (61 000 euros) et donc 3000 euros environ. Ma foi, c'est écrit dans mon contrat, mais malgré l'avoir lu et relu, je ne m'en souvenais pas. "Ok, mais vous savez que je risque d'avoir un découvert ? Parce que 3000 euros, c'est pas une somme que je vais pouvoir avancer très longtemps !".
Elle me dit "Oh mais c'est pas grave ça". J'ajoute "De toutes manières je n'ai pas de frais sur mes découverts, étant donné que les factures annulent tout !". Elle me dit "Euh, si , vous allez payer des frais." ET TA SOEUR ELLE VA ME LES PAYER ? Je crois que c'est à ce moment là que mon regard a dû s'obscurcir et la fusiller copieusement. "Pourtant ce n'est pas ce que vous m'avez dit au départ !". Elle me répond "En date de valeur je vous ai dit, c'est-à-dire quand on vous crédite l'argent". Euh, toi parler moi normal ? Toi me prendre pour une conne ? Toi enfoncer portes ouvertes ? Ah bah d'accord ! Je suis super contente dis donc madame la conseillère ! Alors du coup, là en gros je me fais baiser quoi. Si j'ai pas le fric que je demande qu'on me prête, je me fais baiser ! C'était bien la peine de faire un prêt s'il faut que j'aie déjà l'argent !!!
Bien, je lui explique gentiment que ce n'est pas ce que j'avais compris et que si j'emprunte de l'argent c'est pour la simple, bonne et LOGIQUE raison que je ne l'ai pas. Hého ? Ca gravite là dans vot' ciboulot m'dame ? Elle me dit "Oh mais vous n'avez qu'à utiliser les 3000 euros que vous avez sur votre réserve ATOUT LIBRE, surtout que ce n'est qu'à 8% au lieu de 13% pour les frais de découvert".
Petite rétrospective. La réserve ATOUT LIBRE a été ouverte "obligatoirement, automatiquement" avec l'obtention de mon prêt. Il y a 3000 euros dessus que je peux emprunter à un taux exceptionnellement bas (MON CUL OUAIS !) de 8% à l'année. Bon, j'ai pas tout tout compris, mais il était déjà hors de question que j'utilise ce fric qui j'en suis sûre a du en foutre plus d'un dans la merde, puisqu'apparemment la réserve se reremplit à chaque fois, bienvenu dans le monde de l'interdit bancaire !

Bref, elle me sort donc cette ignominie, cette idiotie, ce ramassis infâme d'inepties. Il faudrait que j'emprunte de l'argent pour pouvoir bénéficier à moindre frais du prêt travaux que l'on m'a accordé parce que je suis potentiellement pauvre mais que j'ai un salaire tous les mois qui me permet d'éponger les mensualités et autres factures ? Nan nan nan, me prends pas pour une quiche aux lardons madame ! Je sais très bien que tu y gagnes à faire faire ce genre de choses à tes clients, parce qu'après la banque les a avec un couteau sous la gorge. Et sache que MOI, Sylvie L., je déteste qu'on me prenne mon argent et encore plus quand c'est fait plutôt malhonnêtement. Car oui, là c'est bien malhonnêtement que l'on agit. Et même si, entre le moment où je suis débitée et le moment où on me crédite l'argent sur mon compte ne s'écoule qu'une semaine et que les frais bancaires seraient vraiment infimes, ils n'ont pas à agir de la sorte et se doivent aussi de respecter leur client et leurs engagements premiers. Et s'ils font ça à leur millions de clients emprunteurs, ce me semble qu'ils s'en mettent plein les caisses, alors qu'ils viennent en plus d'être renfloués avec l'argent du contribuable.
Elle a très bien compris que cela ne me plaisait pas du tout. Pour l'heure, si j'ai des découverts, je ne suis pas inquiète. Au moindre frais abusif qui serait débité sur mon compte, je me prépare à visiter le bureau de la direction et exprimer clairement le fond de ma pensée. C'est tout de même honteux de pousser les gens à faire encore plus d'emprunt alors que leur ressources ne sont pas mirobolantes.
J'ai laissé coulé. Ceci étant, cet après-midi, je file ….à la banque. Ils ont autorisé un prélèvement automatique pour un abonnement au "Dossier familial" pour lequel je n'ai en aucun cas donné mon accord. J'ai reçu le magazine gratuitement pendant 3 mois, pour m'abonner il fallait que je renvoie je ne sais plus quoi, mais voilà, ça a été fait d'office, à croire qu'ils avaient un avantage ! 9 euros 90. 1h30 de travail net. C'est comme si j'allais chez le grand président général de cette banque "Bonjour monsieur". Je prends son portefeuille dans sa veste. "Excusez-moi, j'en ai pour deux petites secondes". J'ouvre, je prends un billet de 10 euros en lui filant quelques pages de mon blog pour que ça lui fasse une lecture bien passionnante (cette note y compris !). "Merci, au revoir". Quoique "merci"…à moi on ne me l'a pas dit !