Elle, vaut la peine surement d'être vécue mais dans des moments de grisaille, moins. Dans d’autres de doute elle parait même floue avec des contours imprécis, un goût vague si ce n’est pas franchement acre. Et dans les instants carrément de noir désespoir elle est l’abysse, le trou sans fond, le néant absolue, la main à chercher en vain, le visage ami égaré dans la foule, la voix rassurante perdue à jamais. Elle est aussi un souffle s’élevant, sortant sans bruit, soulevant notre poitrine à faire danser une flemme de bougie après une longue montée d’escalier ou une course derrière un enfant à rattraper. Elle est aussi une gorgée d’eau fraîche un jour de grande chaleur, la première lumière entrevue à la sortie du lit.
" Le temps d'apprendre à vivre, il est déjà trop tard." Louis Aragon