Selon l'AFP, un peu plus d'un mois après l'entrée en vigueur en Norvège, le 1er janvier 2009, d'une loi interdisant l'achat de sexe sous peine d'encourir jusqu'à six mois de prison et/ou une amende, la prostitution de rue appartient au passé. Selon Harald Boehler, chef de la section chargée de lutter contre la prostitution et le trafic d'êtres humains au sein de la police d'Oslo, le bilan est positif :
"La loi a un impact sur le nombre de clients. Les hommes d'ordinaire respectueux des lois refusent d'acheter des prestations sexuelles dès lors que c'est illégal"
Certes, comme le souligne le CPDH (Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine) :
"A chaque tentative de criminaliser le recours à la prostitution, des voix s'élèvent pour mettre en garde contre l'atteinte aux libertés, aux droits de l'homme, dans des discours qui se présentent comme soucieux du sort des femmes de ce commerce. Mais la question du consentement se pose, elle se pose principalement sous deux angles : la légitimité du consentement à bafouer sa propre dignité, et la validité de ce consentement."
C'est pourquoi cette initiative est intelligente car d'une part, ce sont bien les "clients" qui sont poursuivis et que, d'autre part, le gouvernement a mis en place des structures d'aide aux prostituées (cures de désintoxication, formations...) pour les aider à s'en sortir. Lorsque l'on sait ce qui se cache derrière la prostitution (drogue, immigration clandestine, traffic d'êtres humains, blanchiment d'argent...), il faut être bien hypocrite pour y voir une atteinte aux droits de l'homme...La Doctrine Sociale de l'Eglise est là pour nous le rappeler (n°158) :
"La proclamation solennelle des droits de l'homme est contredite par la douloureuse réalité de violations, de guerres et de violences en tout genre, en premier lieu les génocides et les déportations de masse, la diffusion un peu partout de formes toujours nouvelles d'esclavage comme le trafic d'êtres humains, les enfants soldats, l'exploitation des travailleurs, le trafic illégal de drogues et la prostitution. Même dans les pays qui connaissent des formes de gouvernement démocratique, ces droits ne sont pas toujours entièrement respectés"