Il est parfois des événements qui laissent des traces éternelles. A tout jamais je me souviendrais de ce terrible jour où titine 1 a peut-être tué les deux derniers représentants d'une espèce rare.
A l'époque, Titine 1 roulait encore, avec grâce et vaillance; j'étais encore jeune, j'avais un bel âge qui à l'envers faisait le même âge : mes 22 ans fleurissaient et Juin 2005 resplendissait. Suite à une période houleuse et rocambolesque avec mon ex-compagnon qui me tapait littéralement sur le système, j'avais décidé de partir une dizaine de jours. Où donc ? En France, en balade, au volant de ma petite voiture. J'avais des amis à voir, à revoir, et un profond besoin de me changer les idées qui étaient plutôt noiraudes vue que je prévoyais une rupture amoureuse dès mon retour. J'étais donc montée sur Nancy, Paris, la Belgique. Peu importe.
C'était ma toute première longue route, toute seule comme une grande et je profitais de chaque instant intensément, observais tout autour de moi, et me réjouissais de mon entreprise voyageuse. Traverser la Bourgogne m'avait tout particulièrement enchantée. Mais arrivée vers Nancy, je fus émerveillée. L'autoroute qui mène en Lorraine est fort jolie et très boisée. C'est quelque chose d'étonnamment verdoyant quand on vient des Bouches-du-Rhône où les pins d'Alep et autres espèces à épines, ronces et végétation naines colorent, sans que cela moins beau, autrement le paysage.
Arrivée à un péage, je paie mon dû et je repars, logique. Je traverse alors de grandes forêts luxuriantes. Le vert détonne. Le vert étonne. Le vert est partout, luxuriant, envoûtant. Il n'y a personne sur cette belle autoroute, je suis seule. Je roule à 130, tranquillement, en me disant que je suis bientôt arrivée après ces 6 heures de route déjà passées.
Soudains, deux volatiles de couleur marron-clair font apparition sur une trajectoire perpendiculaire à celle de ma voiture. Comment les éviter à cette vitesse ? Freiner et faire mal à mes pneus ? Détourner mon chemin par un coup de volant et risquer de se prendre la rembarde et de se retourner par une galipette automobile non maitrisée sur la voie d'à côté ? Rien, il faut laisser venir.
Au moment où le choc approche et que je les vois de plus près je crois halluciner. Sont-ce là des lapins volants ? Mais oui ! Ce sont des lapins volants ! Les événements se sont fait si vite que j'avoue avoir véritablement vu des lapins à ailes, alors que ce fût fort probablement des oiseaux normaux, sans grandes oreilles. Je les percute de plein fouet donc. Je les vois être propulsés par-dessus le toit, mais je ne les vois pas retomber dans le rétroviseur. Pauvres bêtes. Evidemment, je m'attriste pour ces deux volatiles, mais je pense aussi à mon pare-brise : la peur qu'il se fissure s'empare de moi et même si Carglass répare, Carglass remplace, je n'y suis pas assurée, moi. Heureusement, tout va bien de mon côté. Il reste cependant un peu d'plumes à l'endroit de l'impact. Paix à leurs âmes. Ceci étant c'était quand même de drôles d'oiseaux, on ne traverse pas l'autoroute comme ça, impunément et encore moins avec un déguisement de lapin très réussi !
Ouais ça ressemblait un peu à ça, mais en version LNVI,
Lapin volant non identifié ...(ps : ce lapin est-il à moitié sourd ?)