Le sourire de Jeanne

Les maires de Faches-Thumesnil, de Vendeville, de Noyelles-lez-Seclin, de Templemars, de Wattignies, se pressaient tous dans les locaux de l’accueil de jour pour les malades Alzheimer, inauguré à Faches-Thumesnil.

Précédemment, je vous avais entretenu du “baluchonnage”, une expression d’origine québecoise qu’ont adoptée les proches des malades Alzheimer. L’accueil de jour est une autre solution complémentaire qui permet d’entretenir une vie sociale pour ces malades, et de soulager le quotidien de ceux qui s’en occupent.

Claudine Simoens, une Templemaroise bien connue, qui porte ce projet depuis des années avec quelques autres bénévoles, a tenu à expliquer pourquoi ce lieu, situé dans un nouveau quartier, dans une nouvelle rue, la rue Diligent, l’ancien “îlot Carnot” pour les connaisseurs, s’intitule “Jeanne Deroubaix“.

Cette Jeanne n’a rien à voir avec son homonyme “de Flandre”, de l’hopital de la mère et de l’enfant, ni avec Roubaix d’ailleurs. Il s’agit d’une “Fachoise”, dont la famille tenait une épicerie, au 22 rue Barbusse. Cette femme a dévoué toute sa vie au service de son prochain. Fille de vétérinaire, elle devient institutrice à l’école Notre Dame. Douée pour la musique, elle anime les messes, les fêtes paroissiales, la troupe du théâtre dans ce qui deviendra “Les Arcades”.

A 50 ans, Jeanne entreprend des études d’infirmière et s’installe comme libérale. Elle crée l’association “Les amis de la route” et fait voyager de nombreux Fachois qui ne seraient jamais partis sans elle. Très connue pour son dévouement et sa foi, elle était surnommée “la déléguée du Bon Dieu”. Voici ce que dit de cette femme remarquable Claude Leprêtre, de Ronchin : “Quand j’étais adolescent, c’était Jeanne qui prodiguait des soins à ma mère. le temps de l’intervention, elle poussait la chansonnette pour ne plus penser à la douleur, c’était fabuleux pour le malade.”

Le nom de Jeanne Deroubaix est désormais attaché à ce très beau local, et à tout le réseau qui entoure les malades Alzheimer et leurs proches. L’autre jour, les malades, les bénévoles, les élus souriaient de plaisir. Ils pensaient à l’utilité de ce nouvel équipement intercommunal, et un peu à Jeanne.