Travail

Le jeudi est sans doute le pire jour de la semaine au boulot… je ne sais pas quels sont les fils qui me font tenir debout.

Je me sens nettement moins efficace et en même temps en avoir conscience me stresse terriblement. Certains malades s'en rendent compte et ça contribue à mon mal-être.

Je ne devrais pas, moi, malade, m'occuper d'autres malades, mais je ne sais rien faire d'autre !

Quand mon bus arrive à l'hôpital le matin j'ai déjà l'impression d'avoir eu une journée bien remplie… comment je tiens ? Quel sera le prix à payer, hormis celui que je paye déjà ?…
La foule hurlante dans ma tête, l'effort constant pour contrôler mon irritabilité, la nausée, les vertiges, les douleurs musculaires… j'essaye très fort de combattre tout ça. Toujours sur le qui-vive, jamais en repos… Je ne sais plus comment on se repose.
Je me réveille comme je me couche, épuisée et accablée par la stupidité de cette fatigue.

Puis à la maison, faire encore le minimum et m'occuper au mieux d'Adrien… et puis pleurer pour un rien.

Je ne pleurais pas avant… cette dernière rechute m'a fragilisée au-delà de mes limites et ça m'énerve aussi.
Je ne suis pas quelqu'un qui pleure !
Mais qui suis-je en train de devenir ?

Qui a jeté sur moi ce voile sombre qui parasite mes pensées et casse mon corps ?

Où est la lumière ?