Il y'a deux catégories d'hommes auxquels je m'identifie sans efforts : les prisonniers et les voyageurs .
Ma promenade quotidienne est chronométrée par l'instinct d'échapper au bruit.
Les barbelés des sapins et des ajoncs jalonnent le mur du son duquel je ne saurais m'échapper.
Un bucheron m'attend au fond de la cour, maton indifférent au sort de son détenu.
Aujourd'hui il fait beau, le dieu Mercure m'invite à la rêverie. Le ciel vient du nord, le soleil porte une jolie raie blonde diaphane, ça lui va à me ravir...
Un ruisselet me transporte en Afrique, il joue glougloutement bien de son djembé liquide, mais c'est un peu fort... Tiens du rock ! le tronc sonneur me signale que la promenade se termine. C'est l'heure, Je rentre docilement dans ma cellule aux barreaux ciliés...