Lorsque son regard croisa le sien, un choc électrique lui traversa le corps, incompréhensible certes mais si réconfortant ; elle ne le connaissait pas, ne l’avait jamais vu et ne s’attendait à faire la connaissance de personne.
Des grandes auréoles noires sous les yeux, les cheveux en pétards, la mine grise, aussi grise que la couleur de ce ciel sans soleil qui la déprime, du moins c’est l’idée qu’elle avait d’elle-même dans sa tête, 'Surtout pas maintenant'.
Le regard se fait insistant, bousculant, dérangeant. Elle fait semblant de ne pas s’en apercevoir, et tourne la tête vers la maman assise à coté d’elle qui avait sa petite fille sur les genoux.
Cette dernière jouait avec sa boite jouet de maquillage, elle tendit la main innocemment vers elle, essayant de lui poser un peu de rose sur sa joue ‘tu me laisses te faire jolie madame ?’. Elle lui balança le plus beau de ses sourires et lui répondit ‘à condition que tu m’en mettes aussi sur mon autre joue’.
‘Et moi alors ?’ Intervenait-il soudainement, 'j’en ai pas le droit! Elle, elle est déjà jolie comme ça tu n’a pas besoin de lui ajouter du rouge sur les joues'. L’effet était immédiat, elle rougit à l’instant, ’tu vois, je t’ai dis qu’elle n’en a pas besoin’, la petite et sa mère éclataient de rires, lui aussi et elle ne put retenir le sien.
Il lui adressa un regard complice, suivi d’un clin d’œil ‘ne garde pas ton secret pour toi, dis le à la petite pour qu’elle puisse être aussi belle que toi’ répliqua t-il. Ça a eu pour effet d’accentuer encore plus la rougeur de son visage. ‘C’est vrai madame, t’es vachement douée’répondit la petite. ‘Laisse la madame tranquille ma chérie’ dit la mère en adressant un coup d’œil au monsieur, ‘tu le seras en temps de voulu, pour l’instant suffit toi à ta boite, aller on va descendre ma chérie’.
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