Chacun travaille beaucoup aujourd'hui car il s'investit en pensée et réflexion au-delà du temps de présence dans l'entreprise. Les responsabilités s'élargissent, se complexifient et les décisions, aux conséquences multiples et hétérogènes, sont souvent prises dans l'incertitude. Là où il y a du pouvoir, il y a de la fragilité ; et là où il y a de la fragilité, il y a de la responsabilité. Un jour ou l'autre, chacun se retrouve à sentir le poids de sa responsabilité et, aussi, à percevoir mentalement ses limites.
En dehors de la rémunération et d'un allègement des contraintes, ce qui importe le plus dans la vie professionnelle est que le travail, la relation à la hiérarchie soient de bonne qualité, et que l'on puisse participer aux décisions.
Les conflits font peur, on cherche à les éviter. Comment passer du conflit à la coopération ? Comment contrôler l'agressivité, la sienne et celle des autres ? Comment reconnaître que l'on entre dans une escalade symétrique et comment en sortir ? Comment ne pas avoir peur de la différence et, pour ne pas perdre la face, résister à la faire perdre à l'autre ?
Il ne s'agit pas d'éviter le conflit mais de le transformer en élément dynamique. Pour cela il faut savoir se décentrer de soi-même et se mettre à la place de l'autre. Comprendre que toute émotion est à identifier comme une information sur ce qui se passe dans la relation, identifier les siennes, mais aussi prendre en charge celle de l'autre. Ne pas les lui renvoyer brutalement lorsqu'elles sont négatives mais les métaboliser en les faisant siennes. Et se souvenir que même notre pire adversaire a le même besoin viscéral que nous de reconnaissance.
Désamorcer un conflit : dire calmement à son interlocuteur : "ton attitude de l'autre jour, ce que tu me racontes, me met en colère, et je vais essayer de comprendre pourquoi, en réfléchissant à haute voix avec toi". Vous traitez un conflit sur le contenu de ce qui se dit à l'intérieur d'une relation de coopération.
(Anne COTTET - Mieux Vivre Mode d'emploi)