Les occasions de se réjouir dans ce marasme ambiant n'étant pas si fréquentes,
je ne bouderai pas mon plaisir devant le verdict de la cour d'assises de
Seine-Saint-Denis qui statuait sur le sort de
Mushtaq Amer Butt, sympathique personnage que les accès de sensiblerie
enfantine poussent parfois à de curieux comportements amoureux.
Asperger sa petite amie réticente d'essence et l'enflammer est un de
ceux-là.
Ce "charmant garçon" élevé dans une culture familiale dont les principes ont
cessé toute évolution vers la fin du néolithique, va donc moisir quelques
années dans une cellule dont l'étroitesse du volume sera en adéquation avec
celle de sa boite crânienne.
On se risquerait bien à penser que cet exemple judiciaire aura un impact
salutaire sur les dégénérés du bocal qui élèvent leurs pratiques culturelles
primitives au dessus de toutes les règles de nos sociétés dites
civilisées.
Personnellement, j'ai un doute...
En effet, nous avons là un gugus qui vit en France, donc dans
une république démocratique dont les valeurs sociétales lui sont
quotidiennement rappelées, mais qui s'est tout naturellement contenté
d'appliquer à son comportement les seuls préceptes établis par une famille,
dont visiblement les aptitudes à intégrer le monde contemporain sont resté
coincées au moyen âge. Et qui plus est, le moyen âge pakistanais.
Et c'est bien là le plus inquiétant.
Si il est important que chacun entretienne les liens avec ses origines, comment
imaginer que sous couvert de cette nécessite, il soit acceptable de tolérer des
dérives vers les plus barbares des us et coutumes ?
Si, comme c'est souvent le cas dans les usages familiaux pakistanais, le gamin
qu'il était s'est vu recevoir l'éducation d'un petit roitelet , descendant mâle
tout puissant à qui rien ne se refuse, afin de lui inculquer les valeurs
traditionnelles indispensables à l'enracinement au pays d'origine, il est
urgent de se poser des questions.
Par ailleurs, si comme je le pense on lui a laisser entendre depuis le plus
jeune âge que la femme n'est rien d'autre qu'un réceptacle à spermatozïdes
sensé perpétuer la lignée, et accessoirement lui servir de paillasson ou il
pourra indéfiniment essuyer ses babouches, on obtient un début d'explication
sur la motivation de son acte.
Ajoutez à ça une probable carence en neurone, vous obtenez tous les ingrédients
nécessaires au cocktail infernal qui a fait de ce sombre abruti l'immonde
bourreau de l'infortunée jeune fille dont le malheur n'aura été que croiser son
chemin.
Jeune fille dont on ne peut qu'être admiratif du courage devant l'épreuve, et
d'oser s'attaquer à cette chape de plomb que les obscurantistes les plus
radicaux entretiennent soigneusement à grand coup de menaces physiques et
morales sur celles et ceux qui refusent l'ignominie.
Chaharazade a choisi de faire de son martyr un combat qui est
loin d'être gagné d'avance, tant les plus archaïques traditionalistes se
foutent éperdument de l'enfer qui lui a été infligé.
Pire, elle devra aussi se heurter aux dommages collatéraux que leurs thèses
jusqu'auboutistes ont laissé sur les mentalités de certains jeunes qui
n'hésitent plus à revendiquer les bienfaits d'un recours à la punition pour les
femmes indisciplinées ou insoumises, et applaudissent leurs bourreaux.
Pour ceux qui auraient oublié, le cas édifiant de la petite Sohane en 2006 (dont la stèle du
souvenir a été maintes fois vandalisée) est l'illustration malheureuse de ce
phénomène comportemental.
Souhaitons donc à Chaharazade d'avoir la force de surmonter
les obstacles qui vont se dresser en face d'elle tout en menant à son terme son
difficile travail de reconstruction physique et psychologique.
Quant à son tortionnaire, que son âme prenne tout son temps pour se décomposer
à l'ombre de son trou, même si de 20 ans il ne fera probablement que la
moitié.
Reste pourtant ce questionnement : La lourdeur de cette sanction
aura-t-elle un quelconque effet sur les futurs candidats à la barbarie restés
dehors ?
Ou sous une autre forme, un dévasté du clairon capable d'immoler son
prochain juste pour calmer sa frustration est-il en capacité intellectuelle de
prendre la mesure d'une telle peine ?
Rien n'est moins sûr...