Spéciale anti Saint-Valentin : Il était une fois

Publié le 15 février 2009 par Anaïs Valente

(Paru dans l'ouvrage anti Saint-Valentin)

Il était une fois... version soft

Il était une fois un prince charmant.  Il était grand.  Il était beau.  Il était brun.  Il était ténébreux.  Il vivait dans un magnifique château, avec ses parents, respectivement Roi et Reine bien-aimés de Loveville.

Un beau jour, le Prince rencontra Anaïs, frêle et jolie jeune fille de huit ans sa cadette.  Malgré sa petite condition, malgré ses vêtements tâchés par les années, elle resplendissait tant que le Prince en fut instantanément ébloui.

Il était si sûr de ses sentiments qu'il s'agenouilla de suite et demanda sa belle en mariage.  Elle accepta immédiatement. 

Les noces furent grandioses et Anaïs devint Princesse de Loveville.

Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants...

Non mais allez, vous avez quel âge.  Sérieusement, vous y avez cru ?  Allons allons, il est temps de ne plus croire aux contes de fées, promis ?

Il était une fois... version moderne

Il était une fois une jeune fille qui avait eu le malheur de naître dans une famille très pauvre.  La chance lui avait cependant souri, car elle était plus belle que la beauté et plus blonde que les blés.  Elle portait le doux nom d'Anaïs.

Anaïs était déjà mariée et mère de sept enfants.  Son époux se montrait peu aimant et il était de notoriété publique qu'il courait après toutes les paysannes de la région et qu'il avait sans doute l'un ou l'autre enfant adultérin.

Anaïs passait sa journée aux champs, rêvant d'une vie plus douce.

Un matin où le soleil se montrait très virulent, Anaïs eut un malaise en cueillant quelques épis de maïs.

Le prince de Loveville, qui passait par hasard, courut à son secours, et comme sa gourde était vide, il lui rafraîchit les lèvres d'un doux baiser.

Anaïs émergea de sa torpeur, et tomba immédiatement amoureuse de son Prince.  Un amour si réciproque qu'aucun obstacle ne pouvait s'interposer.

Le Prince fit immédiatement voter une loi autorisant le divorce, et épousa Anaïs dès que le jugement fut prononcé. 

Ils se marièrent, eurent quelques enfants, jusqu'à ce qu'Anaïs se lasse et rencontre un roi plus respectable et plus riche que son époux, dont elle divorcé rapidement grâce à la nouvelle loi.

C'est ce jour là que le mythe des contes de fées explosa en mille morceaux.  Et que plus jamais, non, plus jamais, on ne put lire à la fin des histoires « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ».