Bascule

Publié le 15 février 2009 par Lephauste

Je lis ici, dans les commentaires notamment, que l'on s'inquiète de savoir si dans la dernière note j'use d'un peu de ce second degré cher à ceux et celles qui se font fort de dire sans choquer le chaland ce qu'ils voient venir. J'aimerai que nous ayons encore la marge suffisante pour y exercer notre divin talent et que nous riions entre nous, au second degré, de la situation. J'aimerai mais tel n'est plus le cas. Je n'appelle pas de mes voeux tremblant au "chef suprême", au "fuhrer", au "grand thimonier", à celui qui d'un coup de doctrine magique nous débarassera d'avoir à décider par nous même de ce qui nous convient le mieux. Je dis qu'il vient.

Je dis aussi qu'il ne sera pas d'essence nationale, la nation est une idée morte, balayée, ridiculisée par ceux pour qui les frontières ont été trop longtemps des empécheuses de spéculer en paix. Ceux là pour qui nous ne sommes pas de l'humain, voudrez vous bien entendre cela ? Nous ne sommes pas de "l'humain", pas plus que les serfs, pas plus que la classe ouvrière, pas plus que les fonctionnaires, pas plus que les femmes qui s'entendent encore à croire qu'on les a libérées, pas plus que la troupe des soldats qui ont fait les empires, pas plus que les esclaves qui ont fait au cours des siècles la valeur ajoutée des civilisations que nous admirons tant. Il faut encore dire cela, encore et toujours ! Obama, Sarkozi et consorts ne sont pas les élus d'états souverains ! Ils sont les chefs de rayons d'un monde qui se prépare à des soldes monstres. Ne salivez pas, nous sommes ces rogatons à moins 100 % ! Qui d'entre nous a les moyens de racheter sa liberté ? Savez vous qu'au dernier sommet du G8 on s'inquiète de voir le protectionnisme entraver la marche de l'histoire ? On s'inquiète mais fort peu il est vrai, de voir certains pays refermer des frontières face au commerce mondialisé. On s'inquiète, on le dit mais rassurez vous c'est pour la forme, la forme démocratique, sans le fond. Sans nous.

Bascule ? Connaissez vous ce supplice, pour l'exemple ? On choisit parmi les mutins (Tarnac ? Colonna ? Faites votre liste !) un que l'on fait s'avancer sur une planche arrimée au plat-bord du navire et sous les yeux de l'équipage on le pousse à l'abîme. Voyez vous l'abîme ? Combien reste-t-il de bois pourri sou la semelle de nos consciences altérées par la consommation cannibale ?

Un mot encore sur ce monsieur Obama et sur "l'immense essssspoooooiiir" qu'a suscité son élection. Luther King a été assassiné par ceux là même qui ont laissé aller mister Barak jusqu'à la maison blanche. Il aurait pû être, je ne sais pas moi ? Cherokee, Séminole, Comanche ... Hongrois pourquoi pas ! Que ça n'aurait rien changé. Pour les raisons que j'évoque plus haut. Game over mes frères, mes soeurs ! And we know that, it's more fun to compete !

L'histoire du monde est une ligne droite à l'horizon, parfaitement plat. Et il n'y a guère que nous pour croire que nous en sommes les acteurs et qu'au travers de ce que nous sommes, des êtres libres de choisir, elle soubressaute parfois. Nous appelions cela "révolution". Ils appellent ça "dégats colatéraux". C'est dans le devis. N'avions qu'à apprendre à lire !