Magazine Journal intime

Paris-Bruxelles...

Publié le 16 février 2009 par Tazounette

Paris-Bruxelles...
Pour reprendre le cours de mes discours, ça va être un billet de lunes…

 

Forcément ! Le retour à la réalité après une semaine de rêve, c’est comme une méchante claque dans la figure.

 

On reprend le rythme comme on peut… Une partie de soi est restée là-bas, sur le lieu de cette escapade romantique à souhait, mais pas que…

 

C’est inexprimable. C’est la première fois que je manque de mots tant je suis bouleversée… Emue par cet amour que je n’aurais jamais cru possible. Pas comme ça. Pas pour moi…

 

C’est con, je sais…

 

Il pleut ici, à Bruxelles, un temps de chien, alors qu’hier il faisait si beau, à Paris…

 

Baladant main dans la main dans le jardin des Tuileries, deux chaises de fortune au bord d’une fontaine, le temps comme suspendu, parlant poésie et littérature, le tout entrecoupé de bisous qu’on ne pouvait retenir.

 

Les mains glacées, l’air trop froid glissant sur mon cou sans cheveux, le nez nouvellement piercé, glacial aussi…

 

Et la possibilité de me blottir dans ses bras quand vraiment j’avais trop froid ;o).
C’était un délice. 4 jours de délices.

 

Ce Noël en février… Ces deux petites étoiles encadrées qui ont fait chavirer mon cœur… Nos danses dans mon petit salon empli de ce nouveau son… Le repas partagé avec mes parents, le champagne, le sourire de ma mère, celui de mon père qui en disait si long sur sa joie, sa fierté de me voir là, maintenant, ici, avec lui…

 

Je ne raconterai pas tout. Tellement les mots rendraient fade la réalité et la densité du vécu. Lorsque les minutes deviennent des heures parce que tous les deux nous avons la formule pour le ralentir, l’étirer et profiter de chaque microsecondes, même les plus insignifiantes…

 

Lorsque le moindre instant devient précieux, même un repas râté dans un boui-boui infâme où le stress du tenancier est palpable autant que l’incompétence de son personnel (surtout la greluche qui se sait belle, fait la moue, passe sa main dans ses cheveux après avoir tâté le gras du croque-monsieur, la main à moitié suspendue, molle, inutile…) … Ces choses qui habituellement me mettent en boule. Là ? Rien. Ca retombe à plat.

 

Seule reste la jouissance d’être ensemble qui efface tout, même ce qui agace, même ce qui voudrait gâcher le moment. Rien. Aucune incidence. Sitôt perçu, sitôt transformé par une magie indicible…

 

J’étais à peine assise dans mon train hier, le regardant s’éloigner sur ce quai qui filait trop vite…. Je voulais courir, laisser mon bagage, rien à foutre de mes conneries, sauter du train en marche, crier, l’appeler et lui dire de revenir, que non, décidément, je ne pouvais pas. Sans lui…

 

Au lieu de ça, je me suis assise. La boule au ventre, trop grande pour laisser passer quelques larmes, ne laissant que des yeux rougis qui en disent long sur ce cœur qui ne comprend pas la rupture soudaine dans le cours si doux du temps des vacances, de cette parenthèse bienheureuse…

 

J’étais assise, prostrée, regardant par cette fenêtre où le paysage insipide défilait, si vite, après m’avoir volé mon amoureux…

 

J’ai attrapé le livre de Colette et relu ce passage qu’on avait lu ensemble, ma tête sur son épaule et qui m’avait tiré tant et tant de larmes, deux jours plus tôt.


Je n’ai que commencé ma lecture avant que le sommeil ne me prenne comme par surprise… Rendant cotonneuses ces émotions si fortes. Bercée par des souvenirs de rire, de tendresse, de désir, de torpeur, de silences, de marche, de repas, de secondes remplies de tant de choses si palpables que le monde autour en devient obsolète…

 

Même Paris était obsolète ! Beau, certes, comme il l’est toujours pour les amoureux…

 

Obsolète aussi, cette chambre de petit hôtel au balcon qui nous offrait le tout Paris à nos pieds, les toits et monuments, dans ce début de butte Montmartre, cette petite chambre mansardée, aux relans nauséabonds de fosse sceptique déversés par cette salle de bains privée d’air conditionné, m’obligeant à vider mon parfum pour adoucir l’ambiance…

 

Obsolète.
Il n’y avait besoin de rien, en fait, autour de ce nous…

 

Lorsque je me suis réveillée, la voix annonçait l’arrivée imminente à Bruxelles-midi.

 

Les nuages lourds m’attendaient.
Lourds, comme un coeur amoureux autant que démuni, ne pouvant réprimer la multitude de souvenirs heureux, tendres ou plus osés.
Lourds, lorsque le "nous" s'efface pour laisser la place à ce "je" incomplet et lorsque l'essentiel manque de nouveau...






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