Carnets patagoniens, suite : les tours du Paine

Publié le 17 février 2009 par Alainlecomte

Tours du Paine… ou tours de ma peine ?

Le dernier raidillon dans les éboulis est à vrai dire bien pénible. Vous avez marché longtemps dans les nothofagus parsemés des grosses fleurs de feu appelées « notros », puis tout à coup, vous devez vous hisser dans un chaos de rochers instables pour arriver enfin à la découverte du sublime lac ancien sous ses trois sentinelles… celles que déjà vous voyiez de loin dans le soir tombant depuis votre camping des bords de la laguna Azul ou bien encore, le lendemain, de cet autre camping, sis au bord du lac Pehoe, avec les reflets du soleil couchant, cette fois où il fallait planter sa tente aux limites du Parc, dans une vaste prairie au milieu des chevaux en liberté.

Le Paine est chilien (carte ). De l’autre côté du lac Nordenskjöld, qu’on traverse en catamaran rapide, se trouve un terrain de camping, plein d’une jeunesse qui s’initie aux joies de la montagne, et entre autres, de jeunes israéliens qui viennent oublier les horreurs de la guerre. De là partent les sentiers vers la vallée du Français ou vers le glacier Grey, à la conquête duquel nous sommes partis, un peu trop tard dans l’après-midi. Le chemin longe le lac qui se termine, au bout, par cette chevauchée terrible de glaces dont l’origine se perd dans le lointain des nuages. Le vent déchire les k-ways et la peau des visages. En contrebas, un radeau de glace vous nargue comme s’il vous proposait de le suivre.