Magazine Journal intime

De paradoxes en paradigmes

Publié le 17 février 2009 par Daniel B.

Jes "Imagination (Kaskade Remix)": 

C'est drôle tout ce que l'on peut projeter sur les autres. Et tout ce que les autres peuvent projeter sur vous. Si je trouve un intérêt personnel à ce blog sur lequel je livre parfois quelques états d'âmes ou quelques questionnements, je ne me considère pas être, en revanche, un sujet de conversation très passionnant ex nihilo (dans l'absolu non plus d'ailleurs). Et d'autant plus lorsqu'il s'agit d'enfoncer certaines portes ouvertes. De manière générale et à première vue on me dit froid, hautain, inaccessible, peu souriant, sérieux, blasé et parfois même compliqué, si ce n'est d'être un queutard, entre autres choses. Alors que ceux qui me connaissent diront plutôt que je suis quelqu'un de simple, affectueux, à l'écoute des autres, fun, assez fleur bleue si ce n'est parfois même naïf. Tout l'inverse quoi. A croire que l'on ne parle pas de la même personne.

Du coup, je me suis souvent posé la question du pourquoi de la dichotomie entre la perception d'autrui et la conscience que l'on a de soi. J'ai fini par assumer le fait qu'on ne pouvait être perpetuellement en lutte contre son image et qu'elle devait forcément refléter une certaine réalité. J'en suis également arrivé à une autre conclusion, celle que, bien souvent, cette réalité perçue est aussi la projection du fantasme ou des angoisses de l'autre. D'une certaine manière, et pour l'expliquer autrement, il est souvent bien plus facile de rester sur ses propres perceptions que de chercher l'empathie, à savoir cristalier sur l'autre ses vérités au lieu d'accepter de les ébranler. Et là, vous pouvez dire ou faire n'importe quoi, cela apportera toujours de l'eau au moulin de l'autre à votre détriment.
C'est pourtant là où je m'interroge encore (un peu). A quoi bon, alors, d'essayer de chercher à s'expliquer ou de chercher à comprendre l'autre? La gentillesse est perçue comme suspecte ou alors pire, elle est carrément considérée un dû, mais sans pour autant être réciproque. Il m'est même arrivé d'avoir à me justifier ou à m'excuser d'être comme je suis, d'avoir le boulot que j'ai ou de faire comprendre que non, ce n'est pas venu tout seul, que je travaille dur, personnellement et professionnellement, pour être une personne meilleure, pour faire un bon job... bref, que pas grand chose dans ma vie n'est dû à la chance. Peut-être un peu au hasard. Mais une chose est sûre, rien n'est tombé tout cru.
Alors c'est vrai, au regard de tout cela je supporte de moins en moins d'avoir à me justifier sur ci ou ça, de subir la contrainte des autres qui, de toute manière, ne vous percevrons jamais autrement que par leur petit prisme. Le dialogue est un paramètre très important, mais il est souvent mal mené et de manière très égoïste, c'est pourquoi je ne veux plus rentrer dans certains débats ou certaines considérations qui, in fine, ne relèvent pas de moi. J'avais cette conversation avec mon pote Nico à ce sujet l'autre soir et, un peu blasé, j'ai fini par lui dire: "et bien si, quoi que je fasse ou quoi que je dise, je passe toujours pour le salaud de service, je vais finir par l'être vraiment, salaud. Au moins, certaines personnes auront des raisons objectives de penser ce qu'ils pensent de moi". Il a rigolé. Moi aussi. Finalement.


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