Contrairement à ce qui a pu se colporter sur mon compte, il suffit de peu de choses pour faire mon bonheur. Un peu d'amour et beaucoup de beurre. La journée a du coup fort bien commencé, quand j'ai fait mon marché. Pas pour l'amour (je n'ai rien trouvé dans les choux), mais pour le beurre, j'ai été servie. En sillonnant les Halles de Tours, je découvre que Pascal Beillevaire, affineur de Machecoul à la réputation interplanétaire, a ouvert une boutique en lieu et place d'un autre fromager. Ça fait trois semaines et ça m'avait échappé. Il est grand temps que j'astique mes prunelles. Razzia dans la vitrine réfrigérée : panna cotta, crémet nantais, petits pots de crème au chocolat… sont en grande discussion dans mon (petit) Frigo. C'est la fête de l'entremets ! Dire que j'ai failli m'exiler en Suisse… Si ça, c'est pas un signe ! Que je vous explique, quand même, cet engouement qui peut paraître excessif. Beillevaire, moi, je le connais depuis toute petite, quand il vendait lui-même ses produits au marché de La Bernerie, avec sa blouse grise IIIe république. J'adorais (et j'aime toujours) aller au marché de La Bernerie, le vendredi et le mardi, pendant les grandes vacances. Ma mère m'achetait Les Pieds nickelés et Lili & Agi. J'arrête mon quart-d'heure nostalgie. J'ai faim. Je suis sûre que vous aussi.
Photo : Les joies de la pêche à pied à La Bernerie-en-Retz, où j'ai découvert Pascal Beillevaire, lequel remonte petit à petit le cours de la Loire.