Magazine Humeur

3 films

Publié le 18 février 2009 par Didier T.
ACTRICES
Chaque personnage est devenu un trait de caractère ou un état d’âme ou une période de la vie ou peut-être encore une qualité ou un défaut. Charlotte Rempling qui joue Charlotte Rempling est la sagesse froide. Marina Foïs qui joue Marina Foïs est celle qui doute. Karine Rocher qui joue Karine Rocher est la colère. Karin Viard qui joue Karin Viard est narcissique etc Maïwenn choisit un caléidoscope d’actrices. Aucun personnage n’est vraiment complexe, chaque actrice joue un trait caricatural du métier ou, plus universellement, de la femme et ça donne un tout.
Ca fait du bien de voir un film par une femme sur les femmes. J’ai trouvé le croquis assez juste. Beaucoup de gags qui cachent une profondeur demandant à être creusée. Mais Maïwenn choisit la modestie. 
ESPION(S)
Bien sûr Guillaume Canet joue. Il a un visage poupin, tous les journalistes féminines de Biba, Jeune et jolie, Elle à trente ans, Belle à cinquante ans, En forme à soixante dix, Octogénaire épanouie le disent, et sur ce point, je ne les démentirai pas. Mais il semble évident à mes yeux, vachement romantiques, que derrière ce visage poupin se cache une tristesse d’homme.
Vincent, le personnage principal de Espion(s) est un homme triste. Il a fait Science Po, mais est bagagiste à Roissy, il choure dans les valises et se fait pincer. Il a mis le nez, on en attend pas moins d’un homme triste, dans un drôle de trafic qui l’emmène à Londres. Il devient un espion amateur qu’on oblige à séduire une belle femme gentille et paumée. C’est un film agréable à regarder mais on cherche quand même un peu la finalité du propos. Qu’est-ce que le réalisateur Nicolas Saada veut nous dire avec ce film ?
L’ETRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTON

Via téléphones portables
- On va au cinéma ce soir ?
- Ok.
- Tu regardes les séances ? Noces rebelles ou Benjamin Button ?
- Ok, mais plutôt Noces rebelles.
- Ok
Sur la messagerie de mon téléphone portable.
Je t’appelle pour ce soir. Rappelle-moi.
Sur la messagerie d’un téléphone portable.
Wepler. Noces rebelles 19h30. Benjamin Button 20h30.
Via téléphones portables.
On se retrouve à 18h17 devant le Wepler. On ira chercher les tickets et prendre un verre.
J’ai bu un verre de vin blanc sec. Noces rebelles, petite salle, pas de place côte à côte, voyons rien. Après négociation avec la direction du Wepler, changement de programme et de billets, ce sera Benjamin Button (qui me disait pas grand chose) à 20h30.
Putain ! Cela aurait été tellement plus simple de se mettre d’accord avant pour Benjamin Button à 20h30, on aurait pû aller manger des sushis chez Naoko.
***
Ca commence avec une histoire d’horloge. Il faudrait qu’au lieu d’avancer, elle recule, pour pas que les gens qu’on aime s’en aillent vers là où on ne les reverra plus. Je pensais qu’il y aurait de la mocheté (effets spéciaux), de la mièvrerie, bref, je pensais à du cinéma américain épouvantable, chiant, pétri de bons sentiments et pas du tout (je ne me souvenais plus que David Fincher avait réalisé Se7en).
Une histoire magistrale qui joue avec les clichés du cinéma classique des années cinquante pour en faire un cinéma finalement assez moderne dans le propos. Un moyen de parler de vieillir, de la vieillesse, en nous montrant du beau. Un moyen de nous parler de la différence sans nous faire chialer. Un moyen de nous parler des grandes concessions que les gens ordinaires font dans la vie. Une histoire d’histoires, de vies et de morts.
La musique d’Alexandre Desplat est formidable, une trompette jazz merveilleuse accompagne Cate Blanchett qui danse, de nuit, en robe rouge, la poitrine gonflée de désir, sous un ciel nuageux et lumineux. 
Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu

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