Nous ne sommes rien...

Publié le 19 février 2009 par Lephauste

Nous ne sommes rien ... Soyons ... Où ?

La colère est mauvaise conseillère me disait-on quand j'étais enfant et que je me fichais en pétard pour des causes qui semblaient aux adultes, bien futiles. L'étaient-elles ? Ils sombraient, se rendaient malade en silence pour des raisons dont je devinais qu'elles semblaient les dépasser largement. Ils s'incriminaient les uns les autres, s'insufflaient des doses de haine à vous tuer un cheval de labour, s'insultaient d'étage à étage, dans des immeubles construits à cet effet. Planchers craquant, boiseries boursouflées d'humidités, murs assez épais pour faire deviner que chez les voisins ça ne suçait pas que de la glace. Les cours, les couloirs bruissaient de ragots ...

- Oh celle-là ! Elle doit pas s'échiner, voyez moi ces mains ! Et ses mouflets, sont pas tous de la même eau. Faut dire que lui, de l'eau, il en boit pas trop !

On s'éreintait entre nous et l'épicier, un brave, comptait les consignes et à la caisse sortait le calepin :

- Tu diras à ta mère que c'est la dernière fois !

C'était des époques qu'on voit encore, sauf que maintenant, ça jase comme à la télévoisin.com. Ça parle pointu, ma pôvre.

- Savez vous que Jessica est partie avec son psy ?

Ce qui m'en reste de l'époque ? C'est cette colère de voir que tout est si bien ficelé qu'il ferait beau voir que nous cessions de nous étriper entre nous, sous l'oeil numérique de l'épicier. Sans jamais regarder là où ça fait mal, là d'où on nous dit par exemple, que la crise sectorielle du vecteur de croissance décomposé en postes budgétaires intrinsèquement soumis aux flux de capitaux transitant par les places boursières des pays en voie d'émergeance active pourrait être freinée par un gel des actifs à variantes des données saisonnières de cette partie de la population mondiale qui ne ... consomme pas en quantité suffisante.

C'est que nous sommes des horizontaux et que nous avons de nos semblables cette éternelle vision haineuse de qui ne possède rien, enfin presque rien, en regard de ce que le voisin lui, vient de s'offrir une semaine à la Guadeloupe.

- Là tu vois, c'est quand Charla et moi on est partis en Italie. C'est heureux que sa famille ait gardé un pied-à-terre au pays car tu vois la France, c'était devenu un peu petit pour un amour aussi grand que le nôtre. Les gens sont envieux. La France quand tu l'as trop aimée, tu la quitte!

Vous me direz, à force d'enfoncer le clou il doit plus bien rester de bois ? C'est vrai, il reste plus bien de bois mais le marteau est solide et sans maître, comme disait René Char.

Bonjour chez nous !