Il est temps de graver dans le pixel ce que ses lecteurs sont en droit d'exiger : la véritable vérité vraie sur les déplacements de Cochon Dingue.
En premier lieu, il faut savoir qu'elle est atteinte d'un syndrome d'hyperactivité pathogène (voire patto-gêne). Elle ne tient pas une minute en place, d'où le doux qualificatif de "dingue". Ah, vous ne saviez pas d'où venait cet étrange pseudonyme ? Voilà qui est fait. Merci qui ? Au fait, moi c'est MGP, mais on m'appelle aussi DCSDB, comme détective-chercheuse spécialisée en disparition de blogueurs.
L'histoire de la carte bleue n'est rien de moins qu'un subterfuge destiné à jeter un voile pudique sur l'esclandre qui suivit les préparatifs de son départ pour le tour du monde en dix jours. Oui mesdames messieurs, le tour du monde. Et à pied, s'il vous plaît. Quand je vous disais qu'elle ne tient pas en place...
Ce jour-là, contemplant les liasses de billets que le distributeur de l'île de la cité n'en pouvait plus de cracher, Cochon, tout en les rangeant dans sa mallette noire, tendit distraitement sa carte Gold à un jeune homme qui venait de lui demander s'il pouvait l'emprunter quelques instants. Comme nous le savons tous ici, Cochon résiste mal aux gentils garçons polis. Sitôt fait, l'aimable mécréant enfourcha sa planche à roulettes - il était de taille modeste - et fila à toute allure, slalomant entre les pattes des chevaux de la garde républicaine qui stationnait là puis disparut derrière celui d'Henri IV qui bichait sur le Pont-Neuf. Furieuse après cet abus de faiblesse, hurlant comme un cochon grugé, notre héroïne déroba un équidé en arrachant les rènes des mains de son républicain cavalier et se lança à la poursuite du gentleman escroc avant de se faire éjecter en deux temps trois ruades et d'atterrir beaucoup - mais vraiment beaucoup - plus loin. Voici ce qu'on put lire dans les journaux le soir même :
Un cheval de la garde républicaine, qui avait désarçonné sa cavalière, a parcouru au grand galop mercredi les quais de la Seine de la concorde à la Bastille.
Hébétée, elle se réveilla indemne d'un coma léger et vit qu'elle se trouvait sur un quai de gare inconnu tandis qu'un quinquagénaire tentait de la ranimer en pratiquant le bouche à bouche avec application (et parfois avec la langue). L'imprudent sauveteur n'avait pas vu ce panneau :
C'est au fond d'une froide cellule anglaise que Cochon passa la fin de l'après-midi. Douée pour la rhétorique, elle finit par s'enfuir en persuadant le geôlier de la laisser sortir, le temps de passer un coup de fil à sa famille au Liban. Ca marche à chaque fois, cette histoire...
A l'heure qu'il est, elle court encore... (à suivre)