Magazine Journal intime

COPINES… d’avant

Publié le 25 février 2009 par Armelle N

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Pionnière, en 2001, à m’inscrire sur le site Copains d’avant, je me suis bercée du rêve de retrouver toutes celles qui avaient partagé avec moi les douces années de l’école primaire. Elles s’appelaient, Véronique, Nathalie, Martine, Elisabeth et nous avons sautillé sur les mêmes marelles. Nous avons tremblé quand la dictée du jour était signée Colette, championne du piège en orthographe et nous nous sommes toutes levées d’un même élan quand la Directrice de notre école venait tous les mois nous remettre, une à une, notre carnet et notre classement…

Les années ont filé et ce n’est que l’an passé que j’ai commencé à les retrouver, un peu éparpillées. D’abord, à la faveur d’un hasard, Véronique, car elle n’avait mentionné que le très sélect Lycée La Bruyère, occultant ses années d’école primaire et celles du collège. J’ai hésité à lui écrire mais nous avions été si liées que j’ai surmonté le petit malaise de mon complexe d’infériorité… De toutes, en effet, je suis la seule à n’avoir pas fait d’études. A l’issue de la 3ème, mon Père ayant décidé que le milieu du BTP allait dompter sa fille rebelle… Plus de trente après, cela reste à prouver…

Véronique m’a répondu avec l’ enthousiasme teinté de la curiosité de savoir ce que j’étais devenue hors des sentiers battus de la Vie Versaillaise. Je crois que c’est à cet instant précis que j’ai réalisé que j’avais pas mal vécu… Descendue très jeune dans la fosse aux lions, le monde des mâles, celui des hommes… J’avais cumulé les aventures sentimentales. Pas mal griffée, pas mal mordue, mutilée dans ma chair quelques fois par ces fauves indomptables, j’avais appris à vivre parmi eux, jusqu’à me fondre à leur sérail… Pourtant, j’ai été vestale des années durant,  au coin d’un foyer tout au fond de la Brie boisée, du côté de Coulommiers à une époque où Mickey Mouse n’avait pas encore tracé des voies d’asphaltes pour nous mener droit à Paris… J’ai même été une femme entretenue par un cacique local… C’est seulement quand on les provoque que les souvenirs affluent…

Véro et les autres ont fait des études. Curieusement, si elles ont eu des situations à un moment donné ou à un autre, elles ont toutes glissé vers le confort de l’administration et coulent des vies très respectables au Chesnay ou du côté de Rambouillet. J’ai découvert avec un pincement au coeur, qu’elles m’avaient oubliées… Peu importe désormais.

En décembre dernier, alors que mon Père était dans le coma suite à une intervention chirurgicale qui avait mal tourné, j’ai confié à Véronique par @mail mes pensées profondes. Nous avons reçu une éducation religieuse commune et nos parents ont été proches par le passé. Cette démarche me semblait naturelle, je suis fille unique… Elle a mis presque trois semaines à me repondre par quelques lignes glaciales ponctuées d’un amicales pensées qui m’a brûlé la rétine… avant que mon coeur se ferme pour ne pas en recevoir la décharge lapidaire. Elle invoquait ses préoccupations professionnelles…. Si son Père avait été malade, je crois que malgré mes préoccupations professionnelles, j’aurais volé dans mon emploi du temps quelques minutes pour lui répondre…

Mes pensées sont allées droit vers mon Père . Le BTP pour me dresser comme il disait. Oui, il avait peut être raison car en ces moments difficiles ce sont les hommes qui m’ont témoigné leur amitié et leur soutien sans faille… Maladroits quelques fois mais présents, pas serviles ou futiles comme le sont parfois les femmes. J’ai réalisé que j’avais bourlingué, certes… mais aussi accumulé les richesses d’une vie sans concession.

Copines… oui d’avant, bien d’avant…

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LES COMMENTAIRES (1)

Par  Armelle N
posté le 04 mai à 15:38
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Oui mais les amitiés se font, se défont et se refont parfois