Portrait chinois
Publié le 25 février 2009 par Unepageparjour
Si j'étais un fruit : le fruit défendu, la pomme, car c’est idiot, par nature, de faire pousser des pommes pour ne pas les manger
Si j'étais une usine : l'usine des Pères Noël, où l'on fabrique tous les jouets du monde
Si j'étais un vêtement : un peignoir, lourd et doux, dans lequel je passerais mes journées, à flaner, àécrire, à regarderle ciel et la mer
Si j'étais une ville : une ville qui n'existe pas, dans laquelle on ne logerait pas les familles pauvres dans des bidonvilles, dans laquelle on ne parquerait pas des quartiers entiers dans les nouveaux ghettos, cette ville serait en bord de mer, bien entendu, mais les villas ne seraient pas entourées de murs ni de barbelés, chacun pourrait courir de jardin en jardin, libre comme un papillon
Si j'étais un animal : une licorne blanche, à la crinière douce, et aux regards langoureux
Si j'étais un élément : l'eau quand elle jaillit du désert et abreuve la terre assoiffée, le feu quand il réchauffe les peuples pétris de froid, l'air quand il chasse les nuages, la terre, quand elle est amoureuse, et livre à profusion ses richesses incomparables
Si j'étais un bâtiment : une prison en ruine, dont on aurait éventé les murs, arraché les barreaux, fait descendre le toit, ou alors une pierre du mur de Berlin
Si j'étais une couleur : l'irisation de l'arc en ciel vibrant dans un jet d’eau
Si j'étais une oeuvre d'art : la petite tête de femme préhistorique, aux traits si fins, magique !
Si j'étais une odeur : l’odeur du lait tiède, encore fumant, source de toute vie
Si j'étais une période de l'histoire : une période à venir, je l’espère, où guerres, crimes, attaques à main armée, et marseillaise avant une rencontre sportive auront définitivement disparu de notre quotidien
Si j'étais un son : le chant de la rivière, sur son lit de graviers roses
Si j'étais une saison : le printemps, quand s’ouvre les doigts de l’enfant qui vient de naître, quand se fend la coquille de l’œuf sous les coups de bec du poussin, dans explose les bourgeons sous la poussées des feuilles, quand s’ouvre la terre pour laisser passer la crosse fragile de la fougère
Si j'étais une chanson : fais-moi l’amour, pas la guerre
Si j'étais un livre : Femmes qui court avec les loups, de Clarissa Pinkola Estes, bien sûr
Si j’étais un écrivain : Virginia Stephen connue aussi parfois sous le pseudonyme de Virginia Woolf, ou alors moi, tout simplement
Si j'étais une arme : le bouclier absolu, l’arme qui tue les armes, l’eau qui rouille les canons, la boue qui embourbe les chars d’assaut, l’humidité qui empêche les bombes d’exploser, le cancer qui ronge le cerveau des généraux
Si j'étais un prénom : Eve, sans rien y ajouter
Si j'étais un phénomène naturel : le lever du soleil, que nous avons la chance de vivre chaque matin,
Si j'étais un sentiment : l’amour vrai
Si j'étais un film : le jour sans fin, avec Andie MacDowell et Bill Murray
Si j'étais un sport : la soule, celle des villages d’antan, où l’on jouait à mille, mais sans la violence qu’on y associe souvent, simplement pour la joie partagée du grand nombre, une soule où l’on jouerait contre la montre par exemple, tous ensemble, pour lutter contre le temps
Si j'étais un parfum : le parfum des roses, au matin, encore ivres de rosée et de nuit
Si j'étais une boisson : le thé, celui que l’on boit après avoir gravi une haute montagne, ou traversé un désert, ou ressuscité du néant
Si j'étais un jour de la semaine : les jeudis de mon enfance, quand j’étais tout petit