Dimanche 10 février 2008
Ce matin je suis allé à la salle des supplices, celle qui brutalise nos fibres musculaires mais cajole notre égo, celle dont les séquelles s’offriront bientôt aux plages de la méditerranée sans le moindre reflux sadique.
Il faut souffrir pour être beau, même si la laideur possède aussi son lot de châtiments, finalement personne n’échappe à son destin.
Heureusement, il y a parfois le spectacle des yeux, quand de voyants spécimens titillent ma cornée et mettent mon nerf optique à dure épreuve. Je me rince alors l’œil dans un océan de frustrations et d’humeur vitrée.
La salle de musculation étanche notre soif de beauté, sublime nos corps réels ou imaginaires, déshydrate notre intellect, mais dévoile aussi une fixation affective sur soi-même. Oserons-nous l’avouer un jour, même sous la torture.
Illustration : Narcisse par Le Caravage (v.1595)