Désert

Publié le 25 février 2009 par Lephauste

...Mon lit au matin est une plaine immense froissée par les vents contraires de la nuit. Je n'y dors pas, j'y fais les cent pas en attendant l'heure d'un rendez vous qui ne vient pas. Dans mes rêves d'ailleurs je m'y observe, sans sève, vouté sous le ciel enragé, sans trève à lutter contre des rêves d'enfant qui gémit, les poings serrés. Un guichet, une foule désordonnée, des nuages plaintifs, voici ma nuit, voici le théatre de mon lit. Et voici que s'avancent au plus âpre de l'insomnie les foules de refoulés, d'un bord à l'autre du monde, cherchant l'issue sereine avant qu'elle ne devienne fatale. Au matin mon lit et moi nous nous quittons, un peu fâchés par nos amours d'où ne naissent pas les gestes qui apaisent, les mots que le front reçoit comme un souffle et qui poussent l'âme, l'esprit et le corps à fermer les yeux en choeur.

Alors je me lève aux premiers vacarmes du jour et je le regarde mon lit. Le cours asséché  où j'ai laissé la nuit passer comme la harde noirte que je brandis en silence, au dessus de ma gueule cassée, dans mon poing serré sur les heures qui font autant de fois cent pas. Qui font autant de fois les foules désordonnées qu'il faut pour que le monde ne trouve pas le repos qu'il leur refuse...

Mis à part cela, c'est aujourd'hui Noël ! Noël en Février ? Vous dérapez ? Non, pour quoi ça ? C'est tellement le merdier qu'il faut bien avancer un peu l'heure de l'expulsion du sauveur de l'humanité. C'est une fille, madame !