le général Pervez Musharraf is out, il s'est enfin réveillé de ses illusions et s'est résigné face à un complot impeccablement monté par le diable en personne, l'ambassadeur extraordinaire Mr. John Negroponte le vice secrétaire d'�?tat des USA.
C'est pour la première fois qu'on ne constate pas un coup de force au Pakistan, dont l'armée jouerait la principale figurine. Et la coïncidence n'a rien à voir dans cette version des faits. Ce pays s'est coffré dans l'�?il du cyclone de la machine militaire US qu'il représente dans le cas actuel une bombe à retardement fatale pour l'équilibre de la région mais aussi pour les intérêts stratégiques d'une America qui souffre de plus en plus.
Bien avant les « attentats » du 11 septembre, l'appareil militaire pakistanais bataillait pour garder un fragile équilibre entre ses relations privilégiées avec les Talibans et le parrain américain garant de la stabilité et du statut opérationnel de son arsenal nucléaire. Alors que la relation amoureuse entre le premier ministre Nawaz Charif (pièce maîtresse de l'Arabie Saoudite au Pakistan) et les Talibans prenait une virée incestueuse, le déséquilibre commençait à se sentir dans les couloirs du pouvoir à Washington, c'est dans ce contexte que le chef d'état major le général Pervez Musharraf décida de lancer son putsch le 12 octobre 1999.
Connu pour ses idéaux occidentaux, le général fut présenté par l'administration américaine comme un allié incontesté, après les attentats du 11 septembre cette même administration lui imposa la terrible décision de déclarer la guerre aux Talibans, mis au pouvoir et parrainés par la même institution que commandait le président. Ce trouvant entre une menace potentielle de frappe militaire de la part des américains sur le territoire pakistanais et un conflit direct avec le ISI (les services spéciaux de l'armée) qui soutenait farouchement les Talibans, le président s'est déclaré incapable de gérer une guerre civile (entre l'armée et les Talibans du Pakistan) et d'honorer ses promesses aux américains quant à un soutien illimité dans leur guerre en Afghanistan.
La contre-attaque des Talibans a mis les GI dans de mauvaises situations, surtout aux zones sud de l'Afghanistan, et les acclamations mettant en cause le soutien du puissant ISI ont finis par déstabiliser d'une part le pacte fragile de non agression entre l'armée et les combattants stationnés dans les zones tribales du Wazirestan (Nord su Pakistan), d'autre part l'alliance stratégique avec les USA est fortement mise en question dans les coulisses du Pentagon qui par le biais des pressions diplomatiques et économiques imposa un remaniement à la tête de l'institution militaire pakistanaise. Musharraf perdit l'appuie militaire et s'attacha de plus à la présidence, un poste politique honoraire sans l'armée en partenaire; c'est ainsi que le mécanisme aurait pris le chemin de la destitution « pacifique » alors que le pays gît dans une presque guerre civile.
Si les américains tendent à éviter, pour le moment, une nouvelle escalade tragique au Pakistan il est fort probable que les négociations entre les partis politiques et le commandement de l'armée en la personne du nouvel homme fort le général Ashfaq Kayani prendrait des allures mouvementées en vue d'un désaccord non annoncé sur le nom d'un futur président qui aura le privilège de gérer l'une des étapes les plus cruciales de l'histoire du Pakistan.