En fin de matinée, tu as appelé à la maison. Après notre discussion de la veille, je pensais que tu voulais savoir si j'avais encaissé la nouvelle...
- je voulais te dire, euh, tu sais Béa si je décide de partir, c'est pas parce que je suis pas bien à la maison, tu sais ça ?
- je sais mon fils, je sais....
- il faut que je donne ma réponse là tout de suite, il est bien ce studio et puis il n'est pas très loin de la maison, je dis oui ?
- dis-leur oui.
- tu m'aideras ? à le décorer, je veux dire....
- bien sûr
- ça va ?
- mais oui ça va. T'inquiètes....pas.
22 ans que nous vivons ensembles, le temps a passé si vite et là, il est l'heure mon seigneur.
L'heure du premier jour du reste de ta vie.
Je ne me souviens plus trop comment était la vie avant que tu arrives au monde et je vais devoir m'habituer à l'idée de la poursuivre sans ton regard rassurant et bienveillant tout près du mien.
- euh si tu veux, je viendrais faire le mén...
- non Béa, faut que je me débrouille tout seul.
- ou alors, je demanderais à quelqu'un de...
- non, je t'ai dit non.
- et les courses, comment tu vas faire pour les courses, les repas ?
- ben je mangerai moins bien, c'est tout.
....
(12h45 ce jour-là - je serais capable de pleurer sur du Patricia Kaas...)
Chuis pas prête, chuis pas prête, chuis pas prête, chuis pas prête, chuis pas prête.
Putaing de bord@l de poil de c@uille de chameau, chuis pas prête !!!
Et pourtant, je sais qu'il sait que je sais qu'il sait qu'il est temps et qu'il peut partir tranquille.
Va petit scarabée, va......
Je te déteste.