Le test de sentimentalitude

Publié le 25 février 2009 par Fyfe
Je fais une pause dans le récit de mes péripéties pédiatriques pour vous faire part de ma découverte du jour.
Au gré de mes ballades acrobatiques sur le ternet (si, si, c'est acrobatique de tenir sur ses genoux un ordinateur portable et de libérer une main alors qu'on a un Crampon dans les bras), je suis tombée sur des filles (je sais plus où, désolée pour le non lien) ayant elles mêmes un crampon personnel, et qui évoquaient le clip de "Juste après" comme le truc qui les faisait pleurer à chaudes larmes à coup sûr.
Ça m'a beaucoup intriguée, parce que je ne suis pas franchement du genre sentimentale comme fille. Je n'ai pas la larme facile, et je suis une adepte de l'auto-dérision ou du cynisme face à des situations émotionnantes.
Enfin ça, c'était vrai avant.
Je vous rappelle en effet que j'ai failli me lyophiliser pendant ma grossesse.
Mais j'avais une excuse : c'était la fête du slip chez mes hormones.
Maintenant, si on omet le manque dramatique de sommeil, l'épuisement nerveux dû aux longues heures de cris du Crampon, et l'incroyable bouleversement irréversible de ma vie, de celle de Mr PetiteGraine, et de celle qu'on avait en tant que couple, il ne reste rien les choses sont théoriquement rentrées dans l'ordre.
Alors j'ai eu envie de passer ce petit test de sentimentalitude.
Et hop :
Bon, alors, comment vous aider à mieux vous représenter le résultat chez moi...
Vous voyez le barrage des Trois Gorges ? Le plus grand du monde, donc ? Bon, et bien imaginez qu'on ouvre toutes les vannes simultanément.
Vous commencez à visualiser ? Bon, et bien pour faire bonne mesure, vous essayez en plus de vous souvenir du moment le plus triste de votre vie (la maman de Bambi qui ne reviendra JAMAIS, le jour où Cédric s'est fait virer de la Nouvelle Star, ou pire : le jour où par pur masochisme vous vous êtes forcé à regarder le JT de Jean Pierre Pernaut et que vous l'avez entendu dire que les espagnols étaient dans la merde avec leurs chômeurs et leur pouvoir d'achat pourri vu qu'ils avaient un gouvernement socialiste).
Voilà.
Ben quand j'ai eu fini de visionner le clip de "Juste après", j'étais comme vous venez d'imaginer, mais pire.
Le Crampon était toujours dans mes bras, et j'ai voulu le redresser et le serrer dans mes bras en faisant un effort surhumain pour ne pas l'étouffer sous ma bouffée d'amour. Mais son regard m'a arrêtée dans mon élan.
Ses grands yeux gris étaient bien ouverts, et plongeaient dans les miens.
Oh mon dieu, mon bébé me comprend. Il sent que je suis triste, il veut le témoigner son soutien, c'est beau, putain. (bon à savoir : une seconde salve d'émotion peut rendre vulgaire)
Alors on s'est regardés, mes yeux plein de larmes et les siens bien concentrés, dans un long échange rempli d'amour et de complicité mère - fils.
Tiens, c'est bizarre, ce regard me dit quelque chose...
Cet air sérieux, ce regard droit devant lui, c'est marrant, ça ressemble à la mimique qu'il fait quand il..... PROOOOOOOOOOUT.
Alors, là, comment vous aider à bien vous représenter la situation ?
Nous avons donc : un son caractéristique qui a fait trembler les murs, une odeur aisément reconnaissable, une forte sensation de chaleur sur mes cuisses, des yeux gris qui se remettent à observer tout autour, et un ventre de bébé qui se mouille. Oui, un ventre. Parce que mon fils, madame, monsieur, a fait un caca à la hauteur de mes sentiments. Un caca atomique dont il s'est tapissé jusqu'au nombril.
Ça c'est mon bébé. Capable de me ramener à mon deuxième degré quand je suis en perdition en plein sentimentalisme. Ce que je peux être fière.
Bon, et sinon, je vous le confirme, devenir mère vous change une femme. Désormais, tout ce qui touche de près ou de loin à une naissance me transforme contre mon gré en loukoum dégoulinant.
Et surtout, je suis capable d'éprouver de la fierté alors qu'on vient de me chier généreusement dessus.
EDIT : Je précise que musicalement parlant, ce n'est plus trop ma tasse de thé JJG. Cependant, eu égard aux nombreuses années de ma pré-adolescence durant lesquelles j'ai été amoureuse de lui, on ne fera pas de commentaire désobligeant, n'est ce pas ?