Saucisse's crisis - épisode 1 : La Déclaration de guerre

Publié le 26 février 2009 par Boo

Tout a commencé un dimanche. Dimanche, jour de la farniente, des magasins fermés, du poulet rôti et du cocooning canapé. Et de la grasse mat', aussi, bien sûr.

Mais pas ce dimanche là, non.

Dès 7h du mat, une opération commando est lancée sur notre plumard : Saucisse a faim, Saucisse a les crocs, Saucisse n'a plus de croquettes, Saucisse ne peut tolérer pareille négligence. D'où... attaque.

Et oui, malgré quelques années de pratique, il nous arrive encore d'oublier de recharger la gamelle de croquettes le soir. Erreur absolument fatale à qui veut dormir sans se faire poinçonner la narine.

Cinq assauts et trois griffures plus tard, mon chéri craque et se lève en maugréant pour nourir le fauve.
Et revient se coucher :
Lui (se replongeant sous la couette) : - Elle n'a plus de croquettes
Moi (déjà enroulée en mode nem) - Oui je te remercie, j'avais deviné... Elle sait super bien se faire comprendre quand elle veut...
Lui : - Non mais je veux dire, elle n'a plus de croquettes. Du tout.
Moi : - Dans sa gamelle ?
Lui : - Non, partout. Enfin, nulle part. Enfin, y'a plus de stock de croquettes quoi.
Moi (me redressant comme une momie dans mon lit) : - Quoi ??? Tu veux dire qu'elle n'a plus de croquettes ?
Lui (baillant et fermant les yeux) : - Ouais voilà, j'aurais pas formulé mieux...
Moi (l'attrapant par les épaules) : - OH GEORGES, QU'ALLONS-NOUS DEVENIR ???

Je ne sais pas si vous vous rendez bien compte, mais il faut savoir que Saucisse est un chat qui ne supporte pas la vue de sa gamelle vide. Même s'il reste quatre ou cinq croquettes, du moment qu'elle voit le fond de la gamelle... A ce stade de visibilité céramistique (oui, mon chat mange dans une gamelle en céramique haute couture, et alors ?) que le chat d'appartement se transforme alors en fauve des pampas : tentatives d'intimidation, slalom entre les jambes, croches-patte vicieux, lacérage de mollets, escaladage de genoux et redescente en rappel avec les griffes, etc. Ca, on peut y résister pendant une heure, une heure et demi au maximum, en fin de journée. Le matin, c'est déjà plus dur.
Mais une journée entière !
Parce que, souvenez-vous : nous sommes un dimanche. Jour de fermeture des magasins, y compris des dealers de croquettes.
Et comprenez-moi bien : ce n'est pas pour la santé de Saucisse que je me fais du souci (elle a quelques réserves des plus gracieuses sous le ventre). Mais pour la notre.

Dès lors, deux choix sont invisageables : ou on quitte l'appartement et on n'y revient que lundi matin, avec un pack de croquettes sous le bras (mais alors, adieu squattage de canapé et autres activités de cocooning), ou on se débrouille pour trouver un pack de croquettes MAINTENANT TOUT DE SUITE.

C'est le chéri qui s'y colle. Et qui revient, une demi-heure après, avec un joli paquet de croquettes Casino, acheté chez l'arabe du coin-à-l'autre-bout-de-la-ville.

Moi, pendant ce temps, j'ai tenté de faire un bunker avec ma couette, et de m'y enterrer hermétiquement.
Malheureusement, j'ai laissé dépasser un orteil.
Cool, je peux désormais demander ma carte d'invalide de guerre...

Mais le retour du chéri sonne enfin l'armistice : Saucisse vaut bien un orteil !
Ému d'être l'acteur principal de ce moment historique, mon chéri verse une rasade de croquettes dans la gamelle vide. Double ration, même, soyons fou, c'est dimanche !

Saucisse s'approche.
Renifle.
Envoie la patte, sort une croquette.
Renifle encore.
Et se met à brailler.

Même sketch que précédemment. Tout se passe comme si la gamelle était vide. Mais la gamelle est pleine...

Ben quoi ?
Ben c'est des croquettes Casino, voilà tout.
Et il semblerait que ça fleure pas pareil que Friskies.
Même pas elle veut y goûter, la gueuse.

Et on est toujours dimanche matin...
Et là de suite, Saucisse vient de sauter sur la table et a envoyé valser la salière d'un coup de patte rageur...

- OH GEORGES, QU'ALLONS-NOUS DEVENIR ???


Vous le saurez dans votre prochain épisode : La guerre des tranchées.