Le quotidien m’amène souvent une dose de nervosité, un manque de temps… l’éducation reçue et mes manques font ressurgir souvent des conditionnements pervers, des réactions pulsionnelles, douloureuses, violentes ou juste agacées… alors quand je prend le temps de regarder, de partager, d’accompagner, c’est un vrai délice. Avant de proposer quelques billets recadrant mon propos, juste quelques instants de quotidien… et de motricité fine, expérimentée, volontaire ou maîtrisée.
J’ai mis beaucoup de temps à proposer du dessin à notre loupiot. Avant ces 2 ans, il avait du mal à se concentrer… il prenait la feuille, la gratifiait de deux rayures et l’abandonnait là voire même la jetait effrontément par terre.
J’avais réussi un moment intense, de partage et de fous rires en reprenant un ancien de mes dessins d’enfant. J’avais décidé de détruire, ou plutôt redonner une vie, à ce dessin car le lutin avait remarqué ces formes bizarres quand je cherchais pour lui une feuille grand format. Alors en le reprenant, en marquant en rouge certains axes, le loupiot à lui aussi commencé à faire des tracés verticaux et horizontaux avec de très petites courbes mais c’était un début.
Je reste une observatrice émerveillée devant toutes ses coordinations de mouvement. La semaine dernière, découverte spontanée de la présence de deux pouces opposés. Pendant le lavage de mains dans l’évier rempli d’eau, le savon qui ne glisse plus autant entre les mains mouillées, le savonnage les mains écartées, les doigts s’entrelaçant (étape 3 de la technique Ayliffe du lavage efficace des mains ) mais surtout l’étape 5 quand il faut bien savonner les pouces, le pouce opposé à sa main dominante était déjà bien distingué mais l’autre vient tout juste de lui être évident (incroyable de considérer que le doigt bien présenté seul devient un élément difficile à retrouver dans une suite logique de mouvements et cette compréhension soudaine que pour l'atteindre il fallait utiliser l'autre main)… grand moment de joie pour le petit bambin. Le plaisir de la vie de parent est aussi dans les yeux des enfants, pétillants d'avoir compris.