Magazine Journal intime

Une histoire de lemmings

Publié le 27 février 2009 par Anaïs Valente

Les lemmings, vous connaissez ?

Ben moi pas.  Pas du tout.  Jamais entendu parler.  Pourtant, je m'y connais un peu en bestioles genre rats, hamsters et autres souris blanches.

D'ailleurs en parlant de rats, je me suis pris un délire monstrueux dans un magasin animalier où je me trouvais avec ma filleule récemment : une demi-heure à observer une famille de rats (enfin, j'en déduis que c'était une famille, vu que y'avait un gros rat et plein de plus petits, cinq ou six, voire sept).  Les pauvres étaient contraints de se serrer comme des sardines anorexiques dans une minuscule maison faites pour deux rats maximum.  A se demander comme ils ne s'étouffaient pas les uns les autres.  Leur ballet permanent, j'entre je sors, je rentre je ressors, pousse-toi de là que je m'y mette, nan c'est ma place, tu m'écrases avec ta patte, et ma  patte à moi tu la veux...  Démentiellement démentiel.  Ça faisait longtemps que j'avais plus tant ri.

Mais on n'est pas ici pour parler rats, mais pour parler lemmings.

Les lemmings dont j'ignorais tout.

Et la question que je vous pose est la suivante : combien de chances avais-je d'entendre parler de ces bébêtes DEUX FOIS sur une seule journée, savoir ce jeudi 26 février.  Combien de chances hein ?  Aucune.

A l'aube donc, alors que le soleil fait encore dodo, j'arrive au bureau et, comme chaque matin, rituel aussi immuable que le cacao glacé et la lecture des mails professionnels aussi soporifiques qu'un coup de batte de baseball, je tourne la page de mon calendrier « 365 idées reçues ».  J'aime ce genre de calendrier.  L'an dernier, j'ai eu 365 jours du chat de Geluck.  Cette année ce sont les idées reçues, histoire d'être un peu moins conne chaque jour (sauf qu'à peine lue, l'idée reçue est oubliée, vu que je suis, à l'instant où je vous écris de mon canapé douillet, incapable de vous en donner quelques unes, rhaaaa, j'ai beau me creuser la tête et le neurone orphelin, rien de rien de rien).

Donc, l'idée reçue du jour « le lemming ne se suicide pas ».  Hein ?  Kekseksa le lemming ?  Je lis le texte à gauche de la photo d'un adorable rongeur (enfin ça ressemble à un rongeur) et j'apprends que si les lemmings tombent par dizaine des falaises à certains moments de l'année, c'est à cause de la promiscuité : sont tellement nombreux et stressés que paf, ils tombent.  Mais point de suicide.  Bon.  C'était l'idée reçue du jour.  J'aime bien car j'ai appris deux choses : l'existence des lemmings et le fait qu'ils ne sont pas si dépressifs qu'on le croit.  Double effet calendrier.

Ensuite, je rentre chez moi, et je me plonge dans les dernières pages de « un petit pas pour l'homme », livre dont je vous ai parlé dimanche.  Il me reste quinze pages. Dernier chapitre.  Chaque chapitre commence par une phase (les cinq phases du célibat).  Dernière phase : « phase dite du lemming qui se balance en bas de la falaise comme tous ses amis lemmings, prouvant ainsi qu'il n'a rien compris dans la phase 4 ».  Oui, bon, l'auteur n'a rien compris du pseudo-suicide des lemmings, mais avouez que c'est perturbant, non ?  Ah ben si, c'est perturbant de lire ainsi deux trucs sur un animal dont j'ignorais tout hier encore.  Un animal dont on parle somme toute rarement.  Très rarement.  Jamais.

Est-ce un signe qu'un lemming va bientôt faire irruption dans ma vie ?

Est-ce un signe que je dois me suicider ?

Est-ce un signe que je ne dois pas me suicider, car je suis un lemming réincarné ?

Oh bien sûr, c'est une histoire de hasard et de coïncidence, mais j'ai trouvé ça incroyablement incroyable.  Et comme d'hab, ce qui est incroyablement incroyable, je vous en parle.  Ça vous saoule ?  Tant pis, promis, je ferai mieux la prochaine fois...

lemming



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