Le problème des enfants-soldats, en particulier les petits Africains, est une épine dans le pied de tous les Occidentaux. La chaîne de télévision franco-allemande Arte a ajouté à son catalogue deux films, un long métrage et un documentaire, que l’on a déjà pu voir lors d’une soirée « Théma » intitulée Enfants des rues, enfants des guerres. Première œuvre, Les petits soldats, de François Margolin. Il récapitule les bonnes et les mauvaises raisons qui poussent les enfants du Liberia, de Sierra Leone ou de République démocratique du Congo à s’engager volontairement. Beaucoup de jeunes ont accepté de témoigner. Ils racontent, sans haine et calmement, comment ils sont devenus « accro » à la guerre et à la violence et quels crimes ils ont commis. François Margolin, ancien assistant de Raymond Depardon, a été de nombreuses fois récompensé pour ses films, notamment OAS, l’histoire interdite, sur la guerre d’Algérie.
Dans La vie est un jeu de cartes, Philippe de Pierpont, par ailleurs réalisateur de films de fiction et de documentaires, écrivain et comédien de théâtre, relate une expérience peu ordinaire. En 1991, il rencontre six gamins qui vivent dans les rues de Bujumbura, au Burundi. Ils ont tous environ 6 ans et se mettent à raconter leur vie devant la caméra. Trois ans plus tard, alors que se déclenche la guerre civile, Pierpont revient à Bujumbura, retrouve les enfants et filme une deuxième tranche de leur vie. Le dernier tournage a eu lieu en mars et avril 2003. Ils sont alors de jeunes adultes. Jamais ce documentaire ne s’enlise dans le larmoiement. Dur et sans compromission, il narre une histoire passionnante qui pourrait bien changer le regard que chacun porte sur les enfants vivant dans les rues africaines.