Toute bonne chose a une fin. Ma semaine de rédac'chef sur Ladies Room a pris fin.
Alors, pour vous faire partager ma folle semaine de Wilhelmina Slate*, en voici le petit résumé écrit spécialement pour mon dernier édito !
Lundi 23 février
Je pénètre dans les locaux de la rédaction de Ladies Room. J’ai mis ma plus belle barrette à strass spéciale
« Rédac’ Chef » ; j’illumine tout sur mon passage même les bureaux éteints et encore déserts.
Arrive Barb, la responsable éditoriale, qui m’embrasse les deux joues copieusement. Je profite de ce moment amical pour l’enfermer à double tour dans un placard, histoire de m’assurer que la rédaction m’appartient vraiment.
Comme je suis généreuse, je lui glisse un Choco BN toutes les deux heures sous la porte.
Les textes affluent. Apparemment, les filles de la Room ont eu un week-end chargé en aventures câlines. Mardi risque d’être « hot »…
Mardi 24 février
Aulive, notre coordinateur marketing, commence à s’inquiéter de la disparition de Barb. Je lui dis qu’elle a téléphoné depuis l’aéroport car elle songerait à quitter le territoire français pour une sombre histoire de trafic de dictionnaires des synonymes roumains. Il m’avoue qu’il a toujours trouvé cette fille louche. Moi aussi !
J’apprends une mauvaise nouvelle : George Clooney a décidé de ne pas accepter le poste de sous-fifre
que je lui proposais. Vraiment, je ne comprends pas. Et si je relisais ce texte de Panline sur la désillusion des
sex friends, cela me soulagerait-il ?
Mercredi 25 février
La secrétaire de rédaction m’informe que le placard fait un drôle de bruit. Apparemment, il en aurait
marre des Choco BN et réclamerait du Nutella.
Je lui dis de ne pas s’inquiéter et de plutôt apprendre à faire du café au lieu d’écouter les bruits de placard. « C’est pas comme ça que les filles gagnent du galon », lui professe-je en tenant dans une main le brillant
compte-rendu de Louise sur la réussite des femmes.
Jeudi 26 février
Je reçois un mail étrange…
« Chère BritBrit, Si tu acceptes de mettre mon texte en Une, je te ferai un cadeau.
Signé X ».
Je suis interloquée. Comment peut-on penser me soudoyer, alors qu’il n’y a pas plus intègre que moi
?
Je réponds : « Faut voir. C’est quoi le cadeau ? »
Retour de X : « un pèse-personne électronique intégrant le calcul de ta masse graisseuse. »
Mes doigts tapotent frénéttiquement sur le clavier : « Tu me prends pour Demis Roussos ? Va te faire
voir.»
Décidément, s’il y avait à la tête du journalisme français des gens aussi honnêtes que moi, on n’en
serait pas à avoir un taux de confiance sur l'information fournie par les médias ne frôlerait pas les pâquerettes.
Je n’arrive pas à glisser le pot de Nutella sous la porte du placard. Tant pis, je le mange et je glisse à Barb la prisonnière quelques biscuits diététiques en lui lisant le dernier texte de Wannagetfly sur la Nouvelle Star. Et après, on dira que je ne prends pas soin d’elle !
Vendredi 27 février
Le loquet du placard vient de céder. Barb ressort de sa geôle de fortune décoiffée et surtout très en
colère. Je lui propose de me faire pardonner en lui payant un coiffeur. Elle accepte de bon cœur, « mais seulement si c’est un Tony&Guy » me précise-t-elle. Tout le monde quitte les bureaux
qui se retrouvent soudainement plongés dans le noir.
En partant de la rédaction, je lance ma barrette en strass de rédactrice en chef dans le placard… pour que Barb la retrouve dès lundi matin.
* Wilhelmina Slate, rédactrice en chef du magazine Mode, dans la célèbre série "Ugly Betty". Quelle référence mes amis !