A la lecture de mon très pessimiste article sur le chômage ce vendredi, et suite à la publication des pires chiffres de l'emploi depuis fort longtemps, nombreux sont ceux qui pourraient se demander "ce que l'état va faire" pour "enrayer la montée du chômage". La meilleure réponse serait : "Qu'il ne fasse rien pour les chômeurs, par pitié pour eux !"
Voici une illustration de la nocivité des politiques étatiques de lutte contre le chômage, dans un court mais intéressant article d'un ancien chef d'entreprise, JM Bélouve, publié par "le cri du contribuable". Extrait:
les contrats réservés au recrutement de chômeurs de longue durée ont un effet pervers : les employeurs qui y ont recours choisissent parmi les publics cibles plutôt qu’ils ne sélectionnent les meilleurs profils. En facilitant l’accès à l’emploi de chômeurs de longue durée, on restreint les possibilités d’emploi des nouveaux venus sur le marché du travail, et la durée du chômage de ceux ci s’accroît. Au total, l’argent public n’a servi qu’à changer les critères de recrutement, sans bénéfices pour l’emploi et l’économie.
Voilà qui illustre à merveille la "loi des conséquences inattendues" -- Law of unintended consequences -- chère aux économistes : Les dépenses publiques produisent rarement les effets pour lesquels elles ont été engagées, mais leurs dommages collatéraux sont parfois aussi importants que difficiles à faire admettre aux politicards de tout poil. Conclusion de l'auteur:
JM Bélouve rappelle ici une vérité empiriquement constatée chaque jour et que les politiciens français semblent incapables de comprendre, tant le centralisme est ancré dans nos gênes institutionnels : Paris n'a pas la solution des problèmes de la société, qui sont avant tout des problèmes locaux. La solution réside d'abord dans les efforts de groupes d'individus sur un bassin géographique donné, pour trouver des réponses adaptées aux contextes locaux, Le VIIIème arrondissement n'est pas le pays Basque ou la vallée de l'Arve.
Comme disait Margareth Thatcher, "la meilleure politique de l'emploi, c'est de ne pas en avoir", signifiant par là que c'était aux sociétés civiles locales, en liaison ou pas avec les pouvoirs publics locaux, de trouver les solutions, l'état devant se contenter de créer un cadre fiscal et réglementaire favorable au risque entrepreneurial.
A ceux qui ont du mal à imaginer que l'on puisse rompre le cordon ombilical entre l'état et la société, vous comprenez, maintenant, pourquoi les libéraux veulent que l'état s'occupe uniquement de protection militaire et de maintien de l'ordre public, et que les affaires économiques et sociales soient laissées aux plus bas échelons locaux, et de préférence entre les mains d'acteurs privés ?
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