Pensées de l’aube (37)

Publié le 02 mars 2009 par Jlk


Des claires matines. – Les petites heures de la matinée à venir ruissellent de l’horloge suspendue du glacier et cela fait dans la nuit une très imperceptible musique de nuit de harpe ou de cithare ou de cymbalum dans la chambre des enfants de partout, et de petites joues se gonflent à l’unisson sur d’invisible flûtes, et de petites mains courent déjà sur le clavier de la journée à venir…
De la forme. – Quant à la mise en forme du jour elle tient du miracle, il faut le reconnaître une fois pour toutes quitte à se répéter: les saumons ont frayé et c’est la folle première descente des torrents en toboggan dans le cumul émerveillant des rivières et des fleuves en foules jusqu’à la houle de la mer – et tu te sens ce matin la perfection du poisson de l'aube dans la main de la mer tandis que le jour revient…
De l’éclaircie. – Il fallait tous les jours à vos mères un coin de ciel bleu pour les encourager, et vous vous gaussiez, vous les trouviez tellement simples alors que vous démêliez l’étant de l’Être du néant du Naître - vous étiez tellement intelligents qu’elles se taisaient humblement, vous étiez tellement importants, chers imbéciles dont vos mères se rappelaient juste la clairière de vos yeux d’enfants…

Image: Philip Seelen.