"Pour Mgr Cattenoz, la priorité des priorités, c’est l’évangélisation. « Je ne suis pas un préfet catholique d’un diocèse en perdition » a-t-il l’habitude de dire. Dans un diocèse en panne de vocations, où les communautés religieuses vieillissent et disparaissent, le temps n’attend pas. L’archevêque appelle des communautés nouvelles, et attire à lui des prêtres étrangers. Les nouveaux arrivants viennent du Brésil, d’Espagne, d’Afrique, de Pologne, mais aussi de France (Chemin néocatéchuménal, congrégation Saint Jean)… Sans prendre beaucoup de gants, il redessine la carte paroissiale du diocèse, déplace des prêtres, implante ces communautés (souvent dans des quartiers difficiles ou à l’abandon), leur confie même des paroisses. Bousculé, une partie du clergé local rechigne. Officiellement, un majorité de prêtres se réjouit du sang frais qui arrive dans le diocèse, mais c’est le rythme imposé qui ne plaît pas (...)
Mgr Cattenoz a tranché : ne pas attendre. Le résultat est là : sur 85 prêtres en activité, 28 séminaristes sont incardinés dans le diocèse (dont 8 Vauclusiens). Combien de diocèses peuvent en dire autant ? (...)L’affaire est grave : cette division blesse l’Église et révèle les faiblesses de quelques catholiques, incapables de renouveler leur mode de penser et d’agir en communion avec d’autres chrétiens qui ne partagent pas leur sensibilité, certains préférant mettre en péril l’unité de leur communauté plutôt que de changer leurs habitudes.
« Là où est l’évêque, là est l’Église » disait saint Ignace d’Antioche. On ne critique pas un évêque comme on critique un sous-préfet. Que l’on soit ou non d’accord avec lui, que sa personnalité soit ou non difficile à supporter, il est le successeur des apôtres, institué pour être le médiateur de la grâce du Christ (...)
Le devoir d’un catholique est d’obéir. Si un désaccord survient avec l’évêque de son diocèse sur ce pour quoi il a autorité, il est légitime de débattre, mais il existe des instances de conseil et des procédures prévues pour cela (...) Jeter sur la place publique son désaccord avec son évêque est une atteinte très grave à l’unité de l’Église et une source de scandale, surtout de la part de prêtres (...) Certes un des prêtres démissionnaires affirme n’avoir pas voulu divulguer leur décision. On peut cependant s’étonner de la facilité avec laquelle l’information s’est répandue, et le retentissement qui lui a été donnée. Mais publique ou pas, la manœuvre est une provocation. Affirmer dans La Croix que « la situation est bloquée » trahit une volonté de déstabilisation peu spirituelle. Les mots employés évoquent davantage la rhétorique politique que le service du bien commun (...)Dans un diocèse qui s’étiole, un jeune évêque renverse les perspectives. Priorité à l’annonce de Jésus-Christ, à la visibilité de l’Évangile. L’Église locale ne peut se contenter de survivre avec des fonctionnaires du culte, distribuant baptêmes et enterrements (...)
Partout, pour que la greffe prenne, il faut du temps et de l’attention, l’évêque « envoyé par le Père pour gouverner sa famille » (Lumen gentium, 28) ne peut l’oublier. Le style du gouvernement de Mgr Cattenoz pourra toujours faire débat, et faire religieusement débat, c’est ce qu’il dit et ce qu’il veut comme successeur des apôtres qui fait autorité. Là où est l’évêque, là est le Christ (...)"