Un nouveau week-end de fini.
Une nouvelle déchirure au moment de nous séparer, dimanche…
Je déteste le dimanche !
C’est de plus en plus dur, de se quitter, ce jour-là…
J’ai pris la route, me remémorant tous ces instants de pure magie. Plus le temps passe, plus le temps qu’on passe ensemble est merveilleux, plus il est difficile de se séparer ainsi et reprendre chacun notre morne vie… Alors, pour essayer de se remonter un peu, on inverse la vision des choses. Ne pas penser à la difficulté de cette rupture temporelle, penser à ces instants, à ce partage incroyablement égal. Penser que ce qu’on vit est unique à une telle intensité et que c’est pour ça que cette distance en vaut la peine.
Depuis dimanche matin, comme par hasard, j’ai des boules de pétanques qui me coincent le gosier. Non pas que j’ai les boules, encore que, il y aurait de quoi… Juste une angine carabinée. Une angine de compète. Avec fièvre et une douleur qui inclus presque les oreilles. J’ai vraiment un mal de chien et avaler ma salive est un calvaire.
Put* ! C’est pas humain !
A peine mes filles parties… Me voilà malade. Le rythme se relâche et je me prends tous les microbes dans la poire !
Bon, je dois avouer, cette semaine c’est pas la joie ! C’est normal, après tout, vous devez commencer à me connaître, quand je suis dans cet état c’est que les foofs ne sont pas loin… Et lorsqu’elles approchent, c’est jamais tip top…
Et puis mon amoureux me manque.
Tout est tellement tranquille, calme, apaisé, dès qu’on est tous les deux.
Ce week-end, j’ai découvert son domaine. Et j’adore. J’adore ses goûts. Je m’y sens si bien. C’est en lieu apaisant… Je me souviens de son massage, samedi soir, dans son immense lit (soupir). J’étais fatiguée, déjà un peu fiévreuse et il m’a massée. Si bien que je me suis endormie. Il m’a couverte d’une serviette de bain, puis de la couette et j’ai dormi comme un bébé. Parfois je reprenais conscience à demi et il était là, me caressant cheveux et visage, comme un ange protégeant mon sommeil réparateur.
J’ai eu du mal, hier à faire la route de retour.
J’engrangeais les kilomètres, mi-fiévreuse, mi-boudeuse, rétive à cette vie si différente vers laquelle je me dirigeais…
La fatigue si profonde lorsque les corps ont visité tant de contrées, qu’ils ont libéré toutes leurs endorphines contenues… Lorsque les têtes, tristes, reprennent les rênes des corps qui ne savent plus se séparer que maladroitement, reprenant brusquement le cours de la réalité triste, raisonnable alors que l’âme, elle, est encore à mille lieues d’ici, dans cette altitude goûtée juste avant, alors que le départ imminent avait su se faire oublier…
Je me suis endormie, à un moment donné, sur la route, reprenant conscience lorsque j’étais sur le point de dépasser la dernière bande blanche avant la bordure métallique. Oscillant entre trop chaud et trop froid, dans cet état où la fièvre ne trouve jamais de température idéale.
C’était dur.
Je le savais roulant dans la direction opposée pour 550 kilomètres de plus. Trop loin de moi, trop loin de ce nous. Et pourtant, dans un même temps, je l’emportais avec moi, dans ce cœur nouvellement bouillonnant, vivant d’une nouvelle énergie.
Contenant à part entière du nous.
Il n’y a pas de mots pour décrire cette déchirure, cette souffrance aiguë, violente, qui nous prend à revers, créant une dissonance dans la douce mélodie du week-end.
Et pourtant, une fois la séparation obligatoire passée, on reprend chacun sa route, chacun sa petite vie, en attendant de retrouver la semaine prochaine, d’autres instants d’infini.
Aimer. Jubiler. Mourir un peu. Renaître.
Chaque semaine.
Par Toi, par Nous…