Le prix de la liberté

Vite. Ne pas se retourner. Courir dans le long couloir si sombre. Ne pas entendre leurs voix dans le salon. Trahison. Colère. Espoir déçu. Pardon, Mammy... Les armes et le blason. Les épées croisées et l'aigle royal. Les portraits des Chevaliers De Loxley sur les murs. Trahison. Héritière perdue. Pardon, Daddy... Courir. A perdre haleine. Ne pas se retourner. Non.

Le bruit des cuisines comme tous les soirs. Des casseroles en cuivre qui s'entrechoquent. Les parfums suaves des tapisseries. La splendeur des marbres et la richesse des tableaux. Prison dorée. Courir. Ne plus penser.

Les jeux d'enfants. L'insouciance. Les hennissements des chevaux et les longues promenades dans le domaine. Le piano. Les myosotis. Même sa préceptrice. La complicité. Les choix qui se font et se défont. Le bonheur partagé. La vie qui démarre et reprend ses droits.

Ashley, Loïs, Martin...

La douleur qui tape aux tempes, tord le ventre et pèse lourd sur les jambes. Les larmes, incontrôlables. Pleurer mais serrer les dents. Croire que rien ne finit, que tout est un éternel recommencement. Non. Ne plus penser. Courir dans les longs couloirs si sombres.

Les pas de Jay derrière elle. Son souffle rassurant dans son dos. Sa main dans la sienne. Seulement sa main. Seulement fuir et vouloir de toute son âme être heureuse. Faire ce choix. Et pas un autre. Courir. Ne pas se retourner. Aimer de toutes ses forces et réussir une autre vie.

Sa vie.

Maintenant.

(extrait de "Petite Lady", fin)

Quel est votre prix, à vous, mes amis ?