A metropolitan Museum se tient l'exposition Bonnard: The Late Interiors.
Les toiles exposées représentent des scènes de la vie quotidienne(femmes au jardin, fenêtres...) transfigurées par la Joie de Vivre, la faim envoûtante engloutie au sein de couleurs raffinées et chatoyantes. Immortalisant l'écoulement heureux du temps ensommeillé par les brumes de chaleur...
Les personnages, tous féminins (à part les autoportraits) se sont arrêtés dans l'espace de la toile, frappés par l'invisible apposition du Sceau de la Joie mélancolique heureuse qui imprègne chaque toile.
L'éclatante exubérance des Rouges, des Jaunes, des Verts...alliés à un cadrage originalement mis en scène et à l'utilisation d'une maîtrisée au sein de scènes ordonnées avive la réflexion et la sérénité du "contempleur".
De ce foisonnement surgissant au sein des instantanés de vie, jaillit une source pour la jouissance du quotidien.
La lumière du Midi divinise les fenêtres ouvrant sur des azurs vibrant et des frondaisons solaires.
Tout ruisselle et s'amalgame dans la rigueur d'un chaos depuis longtemps ordonné et apaisé.
Ces femmes nonchalantes, de chairs et de têtes, ni humiliées, ni divinisées sous le pinceau, acceptées telle qu'en elles-mêmes, sont elles aussi vibrantes de la Joie du peintre.
Cependant cette maîtrise achevée de la contemplation active n'entrave pas l'exaltation de la Vie qui sourd dans un murmure et d'où jaillit comme une eau vive, la Joie.
Les miroirs
Les feuilles bruissantes
les fenêtres entrouvertes sur un ailleurs aperçu au fond du jardin
Les troncs capiteux
Les Ciels
Les profils alanguis
Tout concourt à la transcription de la Vie au sein de la Lumière.
Bonnard nous montre que la qualité et la profondeur d'une oeuvre ne se mesure pas au mètres carrés barbouillés et n'est pas liée à son format: il faut avoir à dire, il faut avoir à montrer sans démontrer, il faut vouloir transmettre sans asséner des vérités voilées.
SENAQ Mars 2009