Benoît XVI a répondu aujourd'hui aux questions du clergé de son diocèse. Zenit diffuse la réponse à la première question portant sur la manière d'aider ces personnes à rencontrer le Christ sans tomber dans des raisonnements « trop schématiques »:
"Ce n'est pas suffisant de prêcher ou de faire de la pastorale avec le bagage précieux acquis durant les études de théologie. Cela est important et fondamental, mais doit être personnalisé : (il faut passer) d'une connaissance académique que nous avons apprise et sur laquelle nous avons réfléchie, à une vision personnelle de notre propre vie pour arriver aux autres. En ce sens, je voudrais dire qu'il est essentiel, d'une part, de concrétiser les mots importants de la foi, par notre expérience personnelle de la foi, dans la rencontre avec nos paroissiens, mais aussi de ne pas perdre la simplicité (de la foi). Naturellement, des mots importants de la tradition - comme sacrifice d'expiation, rédemption du sacrifice du Christ, péché originel - sont aujourd'hui incompréhensibles comme tels. Nous ne pouvons pas travailler simplement avec de grandes formules, vraies, mais qui ne trouvent plus leur contexte dans le monde d'aujourd'hui. Nous devons, par l'étude et ce que nous disent les maîtres de la théologie et notre expérience personnelle de Dieu, concrétiser, traduire ces mots importants, afin qu'ils puissent entrer dans l'annonce de Dieu aux hommes d'aujourd'hui.Et je dirais, d'autre part, qu'il ne faut pas recouvrir la simplicité de la Parole de Dieu par des jugements trop lourds d'approches humaines (...) Et nous devons aussi tenir compte, sans faire de fausses simplifications, du fait que les douze apôtres étaient des pêcheurs, des artisans, de cette province de Galilée, sans préparation particulière, sans connaissance du grand monde grec et
latin. Et pourtant, ils sont allés dans tout l'Empire et même en dehors, jusqu'en Inde, et ils ont annoncé le Christ avec simplicité et avec la force de la simplicité de ce qui est vrai. Et il me semble que cela aussi est important : ne perdons pas la simplicité de la vérité. Dieu existe, et Dieu n'est pas un être hypothétique, lointain, mais il est proche, il a parlé avec nous, il a parlé avec moi. Et ainsi, nous affirmons simplement ce qui est et comment on peut, (comment) il faut naturellement expliquer et développer. Mais ne perdons pas de vue que nous ne proposons pas des réflexions, que nous ne proposons pas une philosophie, mais que nous proposons l'annonce simple de ce Dieu qui a agi. Qui a aussi agi avec moi (...)Qui connaît mieux les hommes d'aujourd'hui que le prêtre ? Le presbytère n'est pas dans le monde, il est au contraire dans la paroisse. Et ici, les hommes viennent souvent, normalement, voir le prêtre, sans masque. Ils ne viennent pas avec des prétextes mais dans des situations de souffrance, de maladie, de mort, avec des questions familiales. Ils viennent au confessionnal sans masque, avec leur personnalité. Aucune autre profession, me semble-t-il, ne donne cette possibilité de connaître l'homme comme il est dans son humanité et non pas dans le rôle qu'il joue dans la société. En ce sens, nous pouvons réellement étudier comment il est dans sa profondeur, quand il ne joue pas un rôle, et apprendre nous aussi qui est l'être humain, l'être humain à l'école du Christ. En ce sens, je dirais qu'il est absolument important d'apprendre qui est l'homme, l'homme d'aujourd'hui, en nous et avec les autres, mais toujours dans l'écoute attentive au Seigneur et en acceptant en nous la semence de la Parole, parce qu'en nous elle se transforme en fruit et devient communicable aux autres".