Si vous en avez assez du théâtre de boulevard et que vous n'aimez pas le classique, courez voir l'Alpenage de Knobst, une pièce de Jean-Louis Horwitz, mise en scène par Xavier Lemaire. Et quand je dis courez, ce n'est pas une métaphore car la pièce n'est jouée que jusqu'au 7 mars, du coup Louloute-les-bons-plans-moisis se pose un peu là ! C'est à Paris (of course, sorry pour les autres, je vais finir par me faire détester) et c'est au théâtre 14 dans le 14ème. Ne vous laissez pas rebuter pas le titre, c'est une oeuvre géniale qui réconciliera définitivement les plus rebelles avec la culture et le théâtre.
L'histoire est simple : deux couples de spectateurs se retrouvent dans un théâtre où la pièce ne semble ne jamais vouloir commencer. Accompagnés de l'ouvreuse et de son amoureux, ces couples assistent lentement mais sûrement à la déchéance du théâtre sans pouvoir rien y faire...
C'est une très belle mise en abîme - sans jeu de mots vaseux merci - qui offre un vrai regard neuf sur le théâtre ! Ni pompeux, ni pédant, on apprécie le texte un peu creusé, un peu engagé et très très drôle ! Trois couples pour trois générations : vingtenaires, quarantenaires et troisième âge qui se retrouvent en proie aux mêmes doutes, aux mêmes peurs et aux mêmes désirs, à ce moment précis de leur vie comme en général.
J'ai ri, j'ai eu les larmes aux yeux et même des frissons de peur devant cette mise en scène extrêmement dynamique et réaliste.
Un grand bavo aux comédiens, pas un qui n'ait pas une voix, un charisme et une présence. Une spéciale dédicace à Benjamin Breniere, interprète du rôle de Laurent, parce qu'il est jeune, doué et beau à se damner mais ceci n'est pas très objectif... N'empêche que ! Ce petit jeune homme est à suivre parce qu'il n'a pas fini de gravir les marches du succès à mon humble avis (et de briser des coeurs mais voilà que je m'égare encore...).
Bref, l'Alpenage de Knobst est à voir, par tous les âges et les sexes, parce que c'est contemporain, parce que c'est vivifiant et parce que s'il est un art qui mérite qu'on lui accorde de nombreuses chances, c'est bien le théâtre !
Et pour une fois que je suis d'accord avec ces râleurs de Télérama sur la qualité d'une oeuvre...