Magazine Journal intime

Des tas d'urgences !

Publié le 04 mars 2009 par Lephauste

Des tas d'urgences que tout le monde se refile et commente avec l'air entendu que, si il en faut un pour dire le fond des choses, ça sera pas lui. Car lui il lui reste encore de beaux jours et une carrière prometteuse l'attend. Les hommes politiques et leurs compagnes les femmes politiques, ils sont un peu comme ça. Il voient bien qu'à court terme il va falloir penser à organiser quelque chose, comme de mettre les chaloupes à la mer, distribuer les bouées, les gilets de sauvetage, les missels et les crucifix. Mais comme quand même ils savent, ils sont assis sur les stock's, que des bouées y en a presque pas et que les canots sont déjà pleins et que pour les gilets c'est pareil, il y a pas toutes les tailles. Pour les missels et les crucifix par contre, il y en a...

Des tas d'urgences qu'il serait bon de pouvoir licencier comme, je ne sais pas ,moi ? Des infirmières bulgares, des aides-soignant Guadeloupéens, des étudiants sans emplois précaires, mais pas possible, c'est systémique, pas de polémiques, ça va être douloureux. Ô qu'il doit être douloureux de souquer ferme en écoutant qu'au loin, sur l'épave à moitié dressée dans le ciel noirte, la musique joue encore un tube de Johnny accompagné au trou d'balle par comment s'appelait-il déjà, le p'tit gars de Sevran ? Ô qu'il doit être douloureux d'arriver aux aurores devant un centre commercial en flammes. Ô mais que ne font-ils rien ? Par exemple tout comme les chatons, dans un sac de jute, tous et toutes et à la mare ! Tous ensemble ! Tous ensemble, Ouais ! 

- Mais c'est qu'ils sont plus là, charter pour le Mexique, tu peux remballer ta mix-tape, le cri du coeur d'une génération, bientôt dans les bacs !

C'est les pompiers qui m'ont mis bas ce matin, je croyais que les Russes campaient sur les champs. L'un avait la liste à la main, l'autre la lance et le troisième tenait le cendrier. Ça tombait à pique j'avais de côté l'excellent mégot de la veille, celui qu'on retrouve au matin, dans le chiffon du réveil. Ils ont fait le tour des tas de bouquins dont je fais mes tas d'urgences. Pas un de moi, c'était au poil.

- Mais qu'on t'y reprenne pas, hein ? A parler de ce dont personne veut plus rien savoir ! Et ils sont repartis par là d'où ils étaient venus. Un cauchemerdre d'uniformes, grandeur/nature.

Mais c'est tout de même bien des tas d'urgences dont plus personne veut s'occuper même pas à les glisser sous la carpette avant que madame ne rentre que l'on tire le meilleurs parti, pour instaurer de beaux états d'urgence. Surtout quand l'état stationnaire du patient vient de franchir le stade terminal.


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