Je n’avais pas mes lunettes et je n’ai pas reconnu le numéro qui s’affichait sur l’écran de mon portable. Je n’ai pas, non plus, reconnu ta voix… enrouée, embuée, enrhumée. J’ai entendu tout au fond de toi une profonde lassitude et une grande fatigue. Comment te dire ? Comment t’avouer que je me doutais de ton mal être… Il ne faut pas être une fine analyste pour voir sur MSN que ton emploi du temps a changé. La semaine dernière, j’ai été saisie d’une sourde angoisse, sans savoir pourquoi… 16H30… Tu étais parti à 16H30… Hier, tu m’as avoué que tu t’étais blessé dans un chute à moto… Et cette semaine, un accrochage, encore…
Heureusement que nous avons, toi et moi, la même profession. Cela aide pour meubler les blancs et les choses que ni toi, ni moi n’avons le courage de dire… Sauf que toi, tu as répondu à l’impulsion de briser la glace pour revenir vers moi, en invoquant un prétexte. “Ce n’est pas toi qui a essayé de m’appeler en appel protégé ? ” Tu sais très bien que je ne masque jamais mon numéro et que je ne réponds pas à ceux qui usent de ce procédé à mes yeux assez lâche…
Hier, j’ai vu que comme la semaine dernière, tu t’étais déconnecté des écrans radar à 17H30… Coup de mou, vague à l’âme… Avec toi, va savoir… Et avec moi, donc!
Oui, j’ai été contente de t’entendre et de te parler un peu. Toi et moi, c’est juste un jeu de dupes… Mon Alter Ego…