Cloîtrée chez moi et dans une impasse, pour tuer le temps, j’ai eu envie de conter une histoire. Je suis partie d’un personnage Victor, dont le prénom n’a pas fait l’unanimité mais j’ai trouvé que cela lui collait à la peau et contre l’avis de tous, je l’ai gardé. Premier triomphe pour ce héros, malgré lui, car il a conservé son nom de baptème. Puis de fil en aiguille et sans plan précis, j’ai construit un récit. Alix et Victor. Une femme aux contours flous, fardée sous de multiples identités attirait, tel un papillon dans son cercle de lumière, plusieurs entités masculines au caractère fortement trempé. Elles les avait tous aimés et les avait tous marqués d’une empreinte indélébile. Alix, menacée doit prendre la fuite et trouver refuge au fin fond de la Bretagne. J’ai frissonné, à l’idée, qu’elle se morfonde tout un hiver dans la petite maison du passeur de gué au bord de l’Oust. Hier, après pas mal de zigzags et de coups de théatre, j’ai décidé de tuer Alix de mon plein gré. J’ai hésité. Ce n’est pas une décision facile à prendre. J’ai eu la nuit pour cogiter. Au petit matin, je l’ai fait. J’ai assassiné cette femme à laquelle durant une semaine, je m’étais identifiée. Elle portait en elle une partie de moi. Les hommes qu’elle a aimés, je les ai tous cotoyés dans la vraie vie et j’ai à peine forcé le trait. Ils sont tels quels, cruels et intransigeants. Victor, peut être s’est éloigné le plus de son modèle…
Mais en libérant Alix, c’est une porte sur ma propre vie que j’ai refermée, pour toujours et sur ces hommes qui ont fait de ma vie un champ de ruines et de ma carrière un champ de bataille. J’ai lutté mais je ne me suis jamais reniée quitte à en baver, quitte à en crever…
Qui m’aime me suive, c’est à l’adresse : Victor et Alix
C’est dur la vie d’artiste!