Il avait applaudi des deux mains à cette décision et avait précisé à sa femme.
- Pour moi, ce sera pareil, n’oublie pas ! Ni fleurs, ni couronnes ! J’y tiens !
Sa femme l’avait assuré qu’elle n’oublierait pas, puis il avait pris le train, comme d’habitude.
Cet enterrement avait été plus gai que les précédents, le restaurant où ils avaient déjeuné était renommé pour ses viandes, le vin avait coulé à flot, et les larmes s’étaient rapidement muées en rires. Au moment de se lever de sa chaise, il fit un malaise. Le soir même il mourait à l’hôpital.
Une semaine plus tard, c’était lui qui était enterré dans sa petite ville natale. Il n’en fut pas fâché, la vie commençait à lui peser. Une seule chose l’attrista, sa tombe fut couverte d’une profusion de fleurs et de couronnes.
* photo vue sur le site : http://www.rebillon.fr/r2_public/fr/