« J'aime les nuages...
les nuages qui passent... là-bas...
les merveilleux nuages ! »
Baudelaire, Le Spleen de Paris
Il y avait longtemps qu’un livre ne m’avait autant plu. La Théorie des Nuages, de Stéphane Audeguy (éd. Folio). Je ne connaissais pas du tout l’auteur (apparemment il a écrit d’autres livres depuis et je me réjouis de les découvrir), c’est le titre qui m’a d’abord attirée, à cause de son aspect pseudo-scientifique et de l’alliance entre l’abstrait et le concret. J’ai lu les premières lignes et j’étais embarquée.
Le personnage central est un couturier japonais, Akira Kumo, qui vit à Paris. Il a beaucoup d’argent. Il a fait dans sa vie diverses collections, maintenant il collectionne les livres consacrés aux nuages. Il en a tellement qu’il engage une bibliothécaire, Virginie Latour. Il lui raconte des histoires de chasseurs de nuages ; il l’envoie sur la piste d’autres documents (dont je ne dévoilerai pas le contenu). Ainsi s’ouvrent des histoires dans l’histoire, et elles finissent par s’entrecroiser.
Akira Kumo (un personnage que j’ai beaucoup aimé) est tout à fait désespéré, et cela a un rapport avec son enfance et avec la bombe d’Hiroshima. Les nuages constituent un refuge approprié à un homme qui est tout à fait désespéré et qui a un trou de douze ans dans sa vie – un trou qui en fait lui a permis de survivre.
J’aime les nuages qui sont un objet de contemplation à peu près aussi inépuisable que la mer. J’aime faire des photos de nuages, c’est très satisfaisant aussi parce que sans se déplacer, à quelques minutes d’intervalle, cela peut donner des images très différentes. Sur le site qui héberge mon fotolog (« Images du monde flottant », lien en colonne de gauche), il y a un groupe réunissant des gens qui font uniquement des photos de nuages.
Fuligineuse
Deux articles sur le livre de S. Audeguy : ici et là