Dessin : Charlemagne Wattrelot
Edouard Balladur a donc remis au président de la République son rapport sur la réforme des collectivités locales. Tout le monde savait depuis longtemps que le “mille-feuilles” des responsabilités locales devrait un jour ou l’autre être revu, et surtout simplifié.
Au sein de la commission siégeait notamment Pierre Mauroy qui a tenu à se démarquer concernant l’élection des nouveaux conseillers départementaux dans les assemblées régionales et départementales, l’organisation des nouvelles métropoles, la répartition des compétences et le Grand Paris.
Il ne s’agit que d’un rapport, et la litanie des commissions et rapports non suivis d’effet sur le même sujet doit inciter à un peu de prudence avant que les premières décisions ne tombent réellement. Il aura au moins le mérite de mettre l’accent sur le rôle essentiel que jouent les collectivités locales dans notre vie quotidienne.
Le modeste maire que je suis aura relevé que ce document préconise de restreindre les pouvoirs des communes au sein des grandes métropoles régionales dont les membres seraient élus au suffrage universel. Je ne veux surtout pas apparaître comme un adversaire de tout changement, mais je crois qu’il est utile que nous disions et fassions savoir qu’il est indispensable pour la cohésion d’une société que les citoyens aient la possiblité d’entretenir un rapport direct, proche, sans hiérarchie, sans administration, avec un élu responsable.
L’élu local est quotidiennement questionné dans des domaines sur lesquels souvent il n’a pas de prise. Mes administrés ont par cet intermédiaire la possibilité de porter leur projet, leur problème, leur souffrance quelquefois. Supprimer cet échelon, ce serait supprimer un lien social déterminant aujourd’hui.
Notre commune est intégrée dans une grande métropole. Cela lui donne des moyens, une puissance décuplées dans bien des domaines, j’en ai déjà parlé à plusieurs reprises. Mais il faut trouver les outils pour maintenir un équilibre entre une agglomération aux dimensions européennes et la proximité avec un échelon de décision dont chacun de nous constate chaque jour la nécessité.