Rita Turbide 1921-2009
Photo prise le Jour de l'An 2008
à la Maison heureuse
À Chicoutimi, à 8h ce matin du 8 mars 2009, Rita est morte. Coïncidence? Ce pas définitif, elle a choisi de le franchir la Journée internationale des femmes.
Les yeux de Rita Turbide se sont ouverts sur La Baie des Ha! Ha! en 1921. Elle ne les plus jamais refermés depuis... sauf aujourd'hui, à bout de trop de douleur torturant son corps depuis des années. Je l'imagine déjà, en train de s'excuser de déranger auprès de ses amis qu'elle quitte, espérant ne pas troubler ceux qu'elle avait la certitude de retrouver, surtout Rodrigue son amour, Pauline Julien et Gérald Godin ses poètes.
Rita, portant le flambeau d'un foi indéfectible envers son Québec qu'elle a toujours défendu avec ardeur, a su être avant tout, plus que tout, l'incarnation de l'amitié. Et elle, si fidèle et constante dans ses affections, s'étonnait toujours que l'on puisse l'aimer.
Réflexe dans le chagrin, j'ai ouvert le classeur, gardien du trésor écrit de toute mes correspondances échangées depuis des années, pour relire les lettres de Rita. Pour ramener à la vie cet esprit intense que j'ai eu le privilège de connaître. Et je bascule sur ces lignes manuscrites, ces mots tracés à l'encre bleue sur un papier décoré d'oiseaux :
«Christiane, tu es pour moi non seulement une précieuse amie, mais la petite fille que j'aurais aimé avoir.»
Une adoption du cœur dont je mesure aujourd'hui toute la portée, maintenant que je ne la reverrai jamais plus pour lui dire : «Je t'aime Rita». Ce à quoi elle répondait : «Oh! je l'sais. J'en ai de la chance!»
Moins que moi Rita, moins que nous qui te pleurons, sachant très bien que ces larmes ne remplirons jamais le vide laissée par ton départ.
Jamais rassasiée de livres
Photo prise le Jour de l'An 2008
à la Maison heureuse***