24 mois chrono !

Publié le 07 mars 2009 par Lephauste

Oui allô, bonjour ? Oui monsieur ! Oui absolument nous ... faisons les livraisons ... Nous vous livrons ? Oui c'est ça ! Ah non pas quarante huit heures, non ! ...  Vingt quatre mois, c'est exact ! Le SAV dites vous ? Le ... Mais oui bien entendu ... Ah non ! me dit-on, pas de SAV. Le patron a été formel :

-On nique tout, on baise le reste et après on taille, on leur laisse la C5 on fourre la clé sous le tapis rouge et bye bye les Vrounzais !

Quand je pense qu'en moins de vingt quatre mois lui et ses potes on pratiquement tout fait capoter. Quand je pense aux punk's aux junk's aux drunk's, à toute cette jeunesse qui frappe ses petits poings contre les murs en BA13, au Rock n'Roll qui se mord les couilles en branchant celles de l'auditeur attentif à la centrale atomix-tape la plus proche. Quand je pense à ceux qui pensent et lourdement finissent par tendre la main au premier contre-maître venu; j'en connais qui font la bise au patron, si si ! Quand je pense aux rechercheurs d'emplois. Quand je pense pas. Quand je pense à ceux qui fomentent des enlèvement de chef de la milice patronale et finissent aux grands moulins de Pantin avec une Panda pleine comme un wagon de la Reichbahn, d'une morve à se moucher du coude sur le premier VoPo qui passe. Quand je pense à toutes ces chansons qui parlent pour rien dire des beaux jours par ci des grands soirs par là et d'aller aux cerises pour couvrir les flaques de sang d'un deuil plus vif encore que le mépris qu'on récolte quand on a servit. Quand je pense en flag. Quand je pense, j'en suis merdrusé, à ce qu'en Vingt Quatre mois de bons et loyaux services rendus aux intérêts supérieur de la "United Nation of Trade Mark", le Sarko Crew a pu tout déjanter, tout foutre sur cales et refourrer les jantes alu à des potes de la rue de Rosny. Quand je pense aux manouches. Alors moi je dis :

- Vingt quatre mois chrono ? Chapeau !

Mais quand même j'me chiffonne ! Cette Démocratie ? Cette République ? Ce grand pays ? Ce phare de la pensée anti-brouillard ? Ce grand peuple qui vit, fit, subit et défit tant de monarques, d'oligarques, de Pétrarque, de têtes à Clark ? Ce parangon des vertus coloniales, de la force ouvrière, de la paysannerie qui ne rigole que de ses âneries, des petits commerçants qui sont bien aimables, de la marche des libertés, d'un antisémitisme optimiste qui n'a pas vu sa définition dans le dictionnaire depuis un petit moment, ça sent même comme on dit la p'tite fiole qui se néglige ! Ce pôle enfin, cette épaule secourable ne serait-il pas un peu de ces produits fabriqués en Asie ? De ces trucs où il n'y a pas de piles mais qui ne fonctionnent pas sans ? On s'est fait rouler, ce pays, fort de son grand passé en a bien trop à porter pour pouvoir être autre chose que ce porte-avions, le Clémenceau je crois, qu'on a bien dépiauté mais que personne veut désamianter. Et qui erre à nos frais. ( La Poujadista ! C'est le truc pour danser cet été, sur le sable !)

Alors moi je dis et vous auuuuuussiiiiiiiiiiii tu dis:

- 24 mois chrono pour tout fiche en l'ère, c'est pas volé ! On aurait eu tort de se priver !  Merci pour tout. L'an 2000 peut enfin commencer et les petits hommes vert débarquer comme des vers luisant de la soucoupe de ma tasse de cafè.

Eh psittt ? C'est pas très gentil comment tu leur parle à ces pauv' gens, je trouve. C'est pas gentil mais c'est tendre, enfin ça fait ce que ça peut. Mais comment t'es rentré là toi ? Vigile ? Viiiiigile !?